Le gotha du sport mondial s’est donné rendez-vous à Kuala Lumpur, où doit se tenir mercredi 26 mars la soirée des Laureus Awards. La capitale de la Malaisie a hérité d’un événement initialement prévu, comme l’an passé, à Rio de Janeiro. Simple opportunité ou volonté de s’imposer sur la carte du monde sportif? FrancsJeux a posé la question à Prince Tunku Imran, le plus haut dirigeant du sport malaisien, membre du CIO depuis 2006.
FrancsJeux: Les Laureus Awards devaient cette année se tenir à Rio de Janeiro. Pour quelle raison la Malaisie a-t-elle tenu à les accueillir après la défection du Brésil?
Prince Tunku Imran: L’année 2014 est l’année du tourisme en Malaisie. Nous avons donc l’ambition d’organiser un très grand nombre d’événements internationaux, dans tous les domaines, y compris le sport. Les Laureus Awards se sont imposés comme une manifestation de premier plan. Pour la Malaisie, les recevoir à Kuala Lumpur constitue un honneur. Et une façon de placer plus nettement notre pays sur la carte du monde.
Doit-on en conclure que la Malaisie a relevé d’un cran ses ambitions sur le plan sportif?
Nous sommes ambitieux, c’est certain. A l’avenir, nous souhaitons organiser de plus en plus d’événements. Nous avons organisé les Jeux du Commonwealth à Kuala Lumpur en 1998, la plus grande compétition jamais accueillie en Malaisie. Nous avons obtenu l’organisation des Jeux du Sud-Est asiatique en 2017. Et nous recevrons la session du CIO l’an prochain à Kuala Lumpur. Notre capitale possède des installations sportives de grande qualité. Nous voulons compter comme une puissance sportive.
Vous pourriez postuler un jour à l’organisation des Jeux olympiques, ou au moins à celle des Jeux olympiques de la Jeunesse?
Pas encore. Les Jeux olympiques de la Jeunesse constituent un événement neuf, mais le CIO veut désormais les organiser en dehors de l’Asie, après Singapour en 2010 et Nankin en 2014. Nous devons attendre. Mais nous pourrions les accueillir. Et nous le ferions très bien.
Que pensez-vous des débuts de Thomas Bach à la tête du CIO?
Il fait un excellent boulot. Il peut compter sur mon soutien. Et, je peux le dire, sur celui de l’ensemble du mouvement olympique. Il apporte de la nouveauté au CIO. Surtout, il fait évoluer notre organisation dans le bon sens. Jusqu’à présent, son action est extrêmement positive.
Thomas Bach souhaite ouvrir encore le programme des Jeux à de nouveaux sports. Le squash, dont vous avez présidé la Fédération internationale, pourra-t-il en profiter?
Nous avons failli réussir en 2005, mais nous avons été devancés par deux sports très puissants, le golf et le rugby. Nous avons encore été assez proches de réussir l’an passé, mais le CIO nous a préféré la lutte. J’ai toujours bon espoir que le CIO ouvre encore le programme. Il semble aller dans cette direction. Et j’ai bon espoir que cette ouverture profite au squash.
Que devra encore faire le squash pour convaincre le CIO?
Le squash n’a pas grand-chose à se reprocher, même après plusieurs échecs. Il a beaucoup travaillé pour améliorer ses règles, sa visibilité et son exposition. Nous organisons des compétitions dans des régions du monde où nous n’étions pas présents. Nous sommes sur la bonne voie. Mais ce sport souffre encore d’un manque d’universalité et de couverture télévisée.
La France étudie actuellement la possibilité de se porter candidate à l’organisation des Jeux d’été en 2024. En votre qualité de membre malaisien du CIO, comment jugez-vous les chances françaises?
Paris a été très proche de la victoire pour les Jeux de 2012. La France est une grande nation sportive. Ses chances sont fortes. Mais, pour l’emporter, Paris aura besoin de réunir deux conditions: un vrai leader dynamique, charismatique et reconnu mondialement, et le soutien à 100% des membres français du CIO et des personnalités sportives du pays. Tout le sport français, dirigeants et athlètes, devra être à fond derrière la candidature.