L’heure de l’héritage a sonné pour Ottavio Cinquanta. A deux années d’un Congrès de la Fédération internationale de patinage (ISU) qui le verra passer la main, après 22 ans de règne, le président de l’ISU est déterminé à engager une vague de réformes sans précédent dans l’histoire de son sport. Le dirigeant italien s’est fendu d’un courrier adressé aux membres du Conseil et aux responsables des commissions technique de la Fédération, où il détaille ses « idées personnelles » pour faire évoluer le patinage sous toutes ses formes.
Les idées en question se veulent spectaculaires. Ottavio Cinquanta ne fait pas dans la nuance. Il propose un changement radical, une révolution des règles et des formats censée redonner aux disciplines une plus grande crédibilité et une attractivité auprès du public et des diffuseurs.
En patinage artistique, le président de l’ISU suggère de supprimer le programme court, qu’il juge démodé et peu conforme aux attentes des médias. Il propose également d’harmoniser la durée des programmes libres, pour en finir avec un règlement où les hommes et les couples patinent 30 secondes de plus que les femmes et les danseurs (4 minutes 30 pour les premiers, 4 minutes pour les autres). Il recommande d’instaurer l’anonymat des juges, afin de ne plus pouvoir déterminer qui a voté pour qui. Enfin, il appelle à une simplification du système de notation.
En patinage de vitesse, où la domination des Pays-Bas aux Jeux de Sotchi a été sans partage (23 médailles sur les 32 possibles), Ottavio Cinquanta propose de réduire de 3 à 2 le nombre d’athlètes par nation. Il souhaite éliminer du programme les deux courses les plus longues, 10.000 m pour les hommes, 5.000 m pour les femmes, sans intérêt selon lui pour les le public et pour les médias. Il recommande, enfin, de faire désormais disputer les compétitions sur des anneaux de vitesse de 250 m, et non plus 400 m, une réforme qui aurait le mérite de réduire considérablement le coût de construction des patinoires.
Ottavio Cinquanta l’écrit noir sur blanc: ces propositions restent avant tout très « personnelles », elles constituent seulement une piste de travail pour les membres de l’ISU, à deux années du Congrès électif. L’Italien se pose en réformateur au moment où il s’apprête à rendre les clefs de la maison. Curieux.