Au moment où Paris hésite encore, Rome veut se lancer sans retenue dans la bataille pour les Jeux d’été de 2024. Giovanni Malago, le président du Comité olympique italien (CONI), a très clairement suggéré au cours du week-end que, crise économique ou pas, une candidature de la capitale transalpine serait « forte » et posséderait des chances réelles de l’emporter.
Info ou intox? L’idée d’une candidature italienne ne date pas d’hier. Rome avait postulé pour les Jeux de 2020, avant de mettre les pouces et renoncer à mi-course, les autorités estimant que les difficultés économiques du pays rendaient le projet hors de propos. Depuis, l’Italie n’a pas vraiment quitté la zone rouge. Mais Giovanni Malago n’y voit pas un obstacle assez sérieux pour ne pas tenter l’aventure.
Le président du CONI explique avoir rencontré récemment le secrétaire d’Etat italien aux Sports, Graziano Delrio. Et tiré de cette entrevue la conviction qu’une candidature romaine est plus que jamais d’actualité. Selon lui, un comité de candidature sera prochainement mis en place. Il pourrait disposer d’un budget de 20 à 30 millions d’euros et serait conduit par une « personnalité forte » du sport italien.
Le concept: un projet olympique plutôt low-cost, où la priorité serait d’utiliser les installations déjà existantes (Stade olympique, Foro italico…) et, surtout, d’imaginer un dispositif de structures temporaires. Une idée très tendance, censée rassurer les membres du CIO au moment où les retards dans les travaux des sites des Jeux de Rio inquiètent jusqu’aux plus optimistes.
Avec l’arrivée de ce nouvel acteur, le tour de table des postulants probables ou possibles aux Jeux d’été de 2024 gagne encore en épaisseur. Mais la situation reste encore assez imprécise. En voici le détail:
– Etats-Unis: l’USOC travaille activement à réduire à une short-list de trois villes les métropoles désireuses d’accueillir les Jeux. Un trio qui pourrait être connu avant la fin du mois prochain. En tête de liste, Los Angeles, San Franciso et Boston. Chances d’aller au bout: 90%.
– Paris: la France étudie actuellement la « faisabilité » du projet. Pas moins de 14 commissions doivent plancher au cours des prochains mois sur la question. Selon nos informations, elles ne sont pas encore finalisées. Thierry Braillard, le nouveau secrétaire d’Etat aux Sports, se montrer prudent. « En parler est prématuré », dit-il. Chances d’aller au bout: 70%.
– Afrique du Sud: les difficultés actuelles de Rio 2016 plombent sérieusement les chances d’un pays émergent de décrocher le pompon pour 2024. L’Afrique du Sud le sait. La candidature de Durban aux Jeux du Commonwealth 2022 laisse imaginer un renoncement dans la course aux Jeux de 2024, pour mieux préparer un dossier pour 2028. Chances d’aller au bout: 50%.
– Qatar: Recalée par le CIO pour les Jeux de 2020, Doha devrait y retourner. Le Qatar ne manque ni de moyens ni d’endurance. Il tentera l’aventure jusqu’à rafler la mise, à l’usure. Chances d’aller au bout: 80%.
– Turquie: sa deuxième place derrière Tokyo dans la course aux Jeux de 2020 a été perçue, à Istanbul, comme une nouvelle défaite, mais en même temps comme un signe de progrès. La ville n’a jamais été aussi proche de l’emporter. Elle devrait y retourner. Chances d’aller au bout: 80%.
– Allemagne: sans faire de bruit, Berlin avance ses pions. L’Allemagne a placé l’un des siens à la tête du CIO, Thomas Bach, un atout qui ne fait jamais de mal. Mais le renoncement de Munich pour les Jeux d’hiver de 2022 n’est pas à son avantage. Chances d’aller au bout: 70%.