Ira ou ira pas? La candidature de Sepp Blatter à un nouveau mandat à la tête de la FIFA, le cinquième de rang, n’est pas encore officielle. Mais elle ressemble de plus en plus à un secret de polichinelle. Le dirigeant suisse l’a laissé entendre la semaine passée, à l’occasion d’une interview accordée au journal Blick. « Mon mandat arrive à son terme, mais ma mission n’est pas terminée », a-t-il expliqué. Certes, il n’a pas prononcé le mot « candidat », mais la FIFA a tenu à préciser que son président avait l’intention de demander aux fédérations membres lors du Congrès de Sao Paulo, avant le Mondial, si elles souhaitaient qu’il brigue un cinquième mandat en 2015.
Et voilà que son numéro 2 actuel, le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, s’emploie à son tour à réduire en miettes les restes de suspense. « Pour moi qui suis son secrétaire général, ce n’est pas une grande surprise. Je l’attendais et je pense que cela met les choses au clair et ça évite beaucoup d’idées qui traînent autour de cette prochaine élection de la FIFA en mai 2015. Je pense qu’il sera réélu l’année prochaine et donc ça voudrait dire que je suis secrétaire général encore pour un cycle », a-t-il assuré lors d’une interview sur France Info.
Jérôme Valcke a même précisé, en parlant cette fois de sa propre carrière: « J’ai toujours dit que je ne serai secrétaire général de personne d’autre que Blatter et que lorsqu’il décidera de mettre fin à sa carrière à la FIFA, il sera temps pour moi de réfléchir sur mon futur. » Une façon de lier son sort à celui de son président. Et de couper court aux rumeurs, longtemps entendues du côté de Zurich, sur son intention de jouer sa propre carte et se lancer, lui aussi, dans la bataille électorale.
Interrogée sur sur une éventuelle candidature à la FIFA de Michel Platini, le président de l’UEFA, Jérôme a été tout aussi direct: « Ne me demandez pas de me prononcer sur qui que ce soit. Moi je suis pour Blatter et donc je reste pour Blatter. »
A ce jour, un seul homme a fait très officiellement acte de candidature: le Français Jérôme Champagne. L’ancien bras droit de Sepp Blatter à la FIFA s’est déclaré très tôt, soutenu notamment par Pelé, mais il n’a jamais fait mystère de son intention de se retirer de la course si Michel Platini se lançait dans la bataille. Sepp Blatter, le sortant, attend donc un retour des fédérations nationales avant de faire part de ses intentions. Mais, le connaissant, on imagine mal le voir renoncer. Reste le cas Michel Platini. Le patron de l’UEFA laisse planer le doute. Fin avril, lors de la présentation du calendrier de l’Euro 2016 au siège de la FFF, à Paris, il a encore été questionné par la presse sur ses intentions. Mais, une nouvelle fois, il a noyé le poisson en affirmant ne pas savoir lui-même comment se construirait son avenir.