Les prochains mois s’annoncent bien remplis pour Patrick Hickey. Le dirigeant irlandais, membre de la commission exécutive du CIO, doit superviser la préparation des Jeux de Rio, au titre de la commission de coordination, et celle des premiers Jeux Européens de Bakou, l’an prochain, en sa qualité de président de l’Association des comités olympiques européens. Il a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Etes-vous satisfait de la façon dont Bakou et l’Azerbaïdjan préparent l’organisation des premiers Jeux Européens, prévus l’an prochain?
Patrick Hickey: Oui, très satisfait. Et également très impressionné par la façon dont les organisateurs préparent l’événement. Il faut savoir que, contrairement aux Jeux olympiques où un comité d’organisation dispose de 7 ans pour préparer son affaire, Bakou et l’Azerbaïdjan ont seulement deux années et demie pour le faire. C’est peu. Mais ils ont su beaucoup apprendre d’autres grandes événements, notamment des Jeux de Londres en 2012. Ils ont retenu les leçons. Aujourd’hui, ils sont déjà passés de la phase de planification à celle de livraison de l’événement.
La création de ces premiers Jeux Européens avait été marquée par la réticence de certains comités nationaux olympiques et fédérations internationales. Qu’en est-il aujourd’hui?
La situation est très positive aujourd’hui. Mais je crois qu’il faut rappeler l’histoire de cet événement. A l’origine, l’idée est venue de Jacques Rogge. Vingt ans en arrière, il avait évoqué la possibilité de créer une compétition européenne sur le modèle des Jeux Asiatiques ou des Jeux Panaméricains. Mais le projet avait été abandonné, les objections étant alors trop nombreuses. Le calendrier international semblait trop chargé. Nous avons relancé l’idée il y a six ans. Et nous avons finalement eu le feu vert en 2011.
La participation sera-t-elle au niveau espéré?
Elle sera supérieure à nos espérances. A l’origine, nous souhaitions débuter de façon modeste, avec seulement neuf sports au programme. Mais nous avons dû en augmenter le nombre, pour le porter à 19. Et nous attendons environ 6.000 athlètes.
Cette première édition des Jeux Européens sera-t-elle un test pour l’avenir?
Non. L’avenir de l’événement est déjà en marche. Et il aura sa propre identité. Les Jeux Européens ne doivent pas être une copie des Jeux olympiques ou des Jeux Asiatiques. Leur originalité tient à leur programme, où cohabitent des disciplines olympiques et non olympiques, comme le karaté ou le basket 3×3. Surtout, ces Jeux Européens doivent conserver une dimension nettement plus réduite et abordable que les JO ou les Jeux d’Asie. Nous voulons qu’ils restent peu coûteux, simples à organiser, très souples et qu’ils se servent d’équipements et d’infrastructures déjà existants.
Avez-vous déjà lancé le processus de candidature pour l’édition suivante?
La deuxième édition des Jeux Européens est déjà programmée, elle aura lieu en 2019. Nous ne souhaitons pas lancer un processus de candidature comparable à celui de Jeux olympiques. Encore une fois, nous voulons faire les choses simplement. Nous allons discuter en direct avec les villes et les pays motivés. A ce jour, trois villes se sont montrées intéressées: Glasgow, Rotterdam et Kazan/Sotchi. Une décision sera prise en novembre prochain.
La rumeur a couru, ces derniers jours, que le CIO envisageait une solution de repli pour les Jeux de 2016 dans l’hypothèse où le Brésil ne puisse pas les organiser. Il a même été évoqué un plan B, à Londres ou à Moscou. Qu’en est-il réellement?
Il n’y aura pas de plan B dans une autre ville. C’est une certitude. Les rumeurs n’ont aucun fondement. Les Brésiliens sont très en retard. Mais le CIO a pris les choses en mains en envoyant sur place une « task force » conduite par Gilbert Felli. Notre plan B consiste maintenant à aider les Brésiliens par tous les moyens à rattraper leur retard et à préparer leurs Jeux olympiques. Mais je suis confiant. Tout sera prêt le jour J. Nous n’avons pas oublié l’épisode des Jeux Panaméricains en 2007, au Brésil, dont la préparation a été chaotique et préoccupante. Au final, ils ont été parmi les plus beaux Jeux Panaméricains de l’histoire.