— Publié le 21 mai 2014

« En 2004, les Grecs ont toujours soutenu les Jeux d’Athènes »

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L’Australien John Coates en tête, ils sont nombreux dans l’univers olympique à comparer la situation à Rio de Janeiro, à deux ans et quelques mois des Jeux de 2016, à celle d’Athènes avant les JO d’été de 2004. Même retard dans les travaux, même flou dans la chaîne de décision et même inquiétude sur la tenue des Jeux. Les deux cas sont-ils réellement comparables? FrancsJeux a posé la question à Pierre Kosmidis, le responsable des médias internationaux aux Jeux d’Athènes en 2004.

FrancsJeux: Peut-on réellement comparer la préparation des Jeux de Rio avec l’expérience vécue par ceux d’Athènes avant 2004?

Pierre Kosmidis: Certaines choses sont comparables, mais les différences entre Athènes et Rio sont importantes. Les retards dans la construction à Athènes, où peu de choses se sont passées au cours des trois premières années, entre 1997 et 2000, ont rendu les gens très sceptiques, en Grèce comme à l’étranger, sur la capacité d’Athènes à être prête à temps. Mais les choses se sont accélérées lorsque Gianna Angelopoulos-Daskalaki, qui avait conduit Athènes à la victoire en 1997, a été nommée en 2000 à la tête du comité d’organisation. Une relation de travail solide a été instaurée avec les parties prenantes, CIO, gouvernement, Fédérations internationales et médias. Des réunions régulières ont pu faire avancer les choses dans la bonne direction. La bureaucratie et le protocole ont été mis de côté, au profit d’une approche plus pragmatique. Dans le même temps, la population grecque n’a jamais cessé de soutenir les Jeux et de manifester son enthousiasme à l’idée de les accueillir, à la différence du Brésil où nous assistons à une agitation sociale dans la préparation de la Coupe du Monde de football et des Jeux.

A un peu plus de deux ans des Jeux, quelle était la situation réelle à Athènes?

En 2002, nous n’avions plus un seul instant à perdre. La construction des sites s’est faite à un rythme sans précédent, tout fonctionnait 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Toutes les personnes concernées ont pris conscience de la réalité des retards et ont travaillé d’arrache-pied. Mais rien n’a été simple, car nous avons dû préparer les Jeux en quatre ans, entre 2000 et 2004, alors que nous avions sept ans pour le faire. Mais nous en étions les premiers responsables.

Comment le retard a-t-il été rattrapé?

En travaillant sans relâche, en collaborant avec toutes les parties prenantes et en bossant en équipe. Nous avons appliqué ces quelques règles de base pour rattraper notre retard.

Le CIO a envoyé une « task force » à Rio pour aider les Brésiliens. Avez-vous bénéficié d’un soutien comparable de la part de l’institution olympique?

La gravité de la situation à Rio doit être plus forte, comparée à Athènes, mais notre coopération avec le CIO a été très régulière, voire quotidienne. La Commission de coordination du CIO s’est rendue fréquemment à Athènes, elle a surveillé les progrès réalisés dans tous les aspects des Jeux. Au final, tout a été réglé en associant notre culture du travail, basée sur la capacité des Grecs à contourner les obstacles en faisant preuve de créativité, et la compétences de nos partenaires internationaux.

Selon vous, les Brésiliens s’en sortiront-ils?

Je suis d’un naturel optimiste. Je pense que les Brésiliens s’en sortiront. Mais la route est encore longue, il n’y a pas une minute à perdre. Et ils vont devoir faire en sorte de rallier la majorité du public à leur cause.