L’heure est aux groupes de travail dans le mouvement olympique. Et la mode semble être au nombre 14. Quatre jours avant la présentation à Paris, lundi 26 mai, des 14 groupes de travail censés plancher sur la faisabilité d’une candidature française aux Jeux d’été en 2024, le CIO a annoncé la composition de ses propres groupes de travail. Ils sont également au nombre de 14. Mais leur objectif est plus immédiat: « aider à formuler certaines recommandations clés » dans l’Agenda olympique 2020, l’ambitieuse feuille de route stratégique voulue par Thomas Bach pour écrire l’avenir des Jeux et du mouvement olympique.
Pour chacun de ces groupes, le CIO a habilement mélangé les genres, associant ses propres membres à des athlètes, des représentants des Fédérations internationales et des comités nationaux olympiques. Et même, surprise, à un impressionnant contingent d’experts issus de la société civile. Une liste de personnalités où, avouons-le, apparaissent les noms les plus surprenants, et les plus intéressants, des groupes de travail. En tête, l’Américain Eric Schmidt, le patron de Google, dont la fortune a été estimée à plus de 6 milliards d’euros. Il a été invité par Thomas Bach à participer aux travaux du groupe sur « L’olympisme en action dont la stratégie vers la jeunesse ». Un groupe pour lequel le CIO a également sollicité l’expertise du Français Emmanuel Seuge, le directeur du marketing sport et entertainment chez Coca-Cola.
Autres personnalités notables: l’Anglais Lord Hall of Birkenhead, directeur général de la BBC, Vanessa Mae, la violoniste de Singapour, présente aux Jeux d’hiver de Sotchi où elle représentait la Thaïlande en ski alpin (tous les deux participeront au groupe « Politique culturelle »), Gary Zenkel, le patron de NBC Olympics (groupe « Chaîne de télévision olympique »), ou encore Tessa Jowell, l’ancienne ministre de la Culture britannique (groupe « Processus de candidature »).
A noter que Thomas Bach, le président du CIO, s’est installé lui-même à la tête du groupe du travail consacré à la création future d’une chaîne de télévision olympique, une évolution jugée majeure pour l’avenir de l’institution.
Côté français, la représentation est massive: les deux membres du CIO, Guy Drut et Tony Estanguet, siègent tous les deux en bonne place dans les groupes de travail. Le premier au sein du groupe sur la politique culturelle. Le second dans deux des quatorze groupes (« Durabilité et héritage » et « Protection des athlètes propres »), preuve de son influence grandissante au sein du CIO. La France est également représentée par Emmanuel Seuge, Bernard Lapasset, le président de l’IRB et du CFSI (« Protection des athlètes propres »), Guy Canivet, membre du Conseil constitutionnel (« Ethique »), Claude-Louis Galien, le président de la FISU (« Différentiation des Jeux olympiques ») et Patrick Adiba, le responsable des Jeux et des grands événements chez Atos, l’un des partenaires du CIO (« Management des Jeux olympiques »).
Les groupes se réuniront en juin, peu avant les célébrations de la Journée olympique. Leurs conclusions seront présentées à la commission exécutive du CIO le mois suivant. Ces conclusions seront ensuite discutées lors d’un sommet olympique plus tard dans le mois, auquel seront conviées les principales parties prenantes au mouvement olympique. Puis les contributions seront présentées aux différentes commissions du CIO en septembre, avant d’être à nouveau discutées lors d’une réunion de la commision exécutive en octobre. Les propositions issues de ce travail seront ensuite soumises pour examen à l’ensemble des membres du CIO et approbation lors de la Session extraordinaire de l’organisation, prévue à Monaco les 8 et 9 décembre 2014.
Les débats portent essentiellement sur cinq thèmes : le caractère unique des Jeux Olympiques, les athlètes au cœur du Mouvement olympique, l’Olympisme en action, le rôle du CIO, et la structure et l’organisation du CIO.
La composition complète des quatorze groupes de travail (en anglais).