L’an prochain, à pareille époque, Bakou deviendra pour deux semaines la capitale européenne du sport. La première ville d’Azerbaïdjan accueillera les Jeux Européens, du 12 au 28 juin 2015, une compétition continentale qui fera à cette occasion son entrée dans le calendrier international. Quel en sera le niveau et la qualité de la participation? FrancsJeux a sondé le chef de mission français, Patrick Cluzaud, présent à Bakou pour une visite d’inspection.
FrancsJeux: Quelle impression vous fait Bakou à une année des premiers Jeux Européens?
Patrick Cluzaud: Cette visite est ma deuxième. Et, comme la première fois, je suis très agréablement surpris. En venant en Azerbaïdjan, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. Mais la découverte est surprenante. La ville présente un mélange d’ancien et de moderne. Et le comité d’organisation inspire une très grande confiance. Nous les connaissons bien, puisque la plupart de ses membres ont travaillé pour les Jeux de Londres. Ils répondent déjà à toutes nos questions avec précision. Et les installations que nous avons visitées nous ont fait forte impression.
Comment sont perçus ces Jeux Européens par les fédérations françaises concernées?
Nous les avons réunies après notre première visite, au printemps dernier. Et, à notre grande surprise, elles se montrent très intéressées par l’événement. Toutes veulent y aller. La natation, par exemple, a choisi ces Jeux pour mettre en situation une équipe de jeunes dans la perspective des Jeux de Tokyo en 2020. Pour d’autres disciplines, Bakou 2015 offrira l’opportunité d’une qualification directe pour les Jeux de Rio. L’intérêt d’y envoyer les meilleurs est donc évident. Dans certains cas, les épreuves de Bakou distribueront des points pour le classement mondial, au même titre qu’une Coupe du Monde. Elles constitueront à ce titre une étape sur la route de la qualification olympique. Enfin, les disciplines non olympiques y trouvent une occasion de se joindre à la fête et de se montrer.
Quelle taille pourrait atteindre la délégation française?
Nous tablons sur une délégation d’environ 250 athlètes (la deuxième plus importante des Jeux Européens, derrière l’Allemagne, ndlr). A Londres, en 2012, la France en avait 333.
Le scepticisme du début est donc oublié?
Il y a eu du scepticisme, c’est certain. Je faisais moi-même partie des sceptiques, n’étant pas sûr de trouver un intérêt à une nouvelle compétition multisport dans un calendrier déjà chargé. Mais l’Azerbaïdjan met les moyens pour réussir son événement et placer d’entrée la barre très haute. Et nous réalisons que les fédérations ont trouvé, chacune, une motivation pour envoyer une équipe à Bakou.
Comment se fera la sélection?
Nous laisserons sans doute les fédérations concernées choisir elle-mêmes leurs athlètes. Mettre en place un comité de sélection, comme aux Jeux olympiques, pourrait s’avérer trop lourd et contraignant. De plus, l’approche de l’événement ne sera pas la même pour toutes les disciplines. Certaines joueront la carte de la jeunesse, d’autres en feront une priorité.