Pragmatiques, les Sud-Coréens. Et diablement réactifs. Moins d’une semaine après l’annonce de la démission de Kim Jin-sun, le président du Comité d’organisation des Jeux d’hiver de PyeongChang en 2018 (POCOG), le nom de son remplaçant est déjà connu. Et il ne fait aucun doute. Sauf coup de tonnerre, le poste sera occupé par Cho Yang-ho, le patron du groupe Hanjin, un conglomérat d’entreprises coréennes comprenant notamment la compagnie aérienne Korean Air.
Cho Yang-ho n’est pas un inconnu dans l’univers olympique. La Corée du Sud lui doit, entre autres faits d’armes, d’avoir conduit au succès en 2011 la candidature de PyeongChang pour les Jeux d’hiver de 2018. Le dirigeant asiatique, âgé aujourd’hui de 65 ans, en était le président et la tête de pont. Il occupe actuellement la vice-présidence du Comité olympique sud-coréen, la présidence de la Fédération coréenne de tennis de table et, pour ce même sport, la vice-présidence de l’Union asiatique. Sous sa direction, et à son initiative, Korean Air a investi dans une équipe professionnelle masculine de volley-ball, une formation féminine de tennis de table et un groupe semi-pro de patinage de vitesse.
Sa nomination n’est pas encore tout à fait officielle. Elle doit être entérinée par un vote du conseil d’administration du POCOG, annoncé pour la fin de la semaine. Une formalité, selon les proches du dossier. Les Coréens n’ont plus de temps à perdre. Ils n’aiment pas l’à peu près. Surtout, ils ont besoin comme patron des Jeux d’hiver de 2018 un homme qui ait la confiance du CIO et, plus encore, celle des milieux économiques. Un audit mené entre mai et juillet au sein du POCOG l’a révélé: le comité d’organisation des JO de PyeongChang est en retard dans son programme de marketing. Il peine à trouver des partenaires nationaux.
Avec un nouvel homme fort de la trempe de Cho Yang-ho, le POCOG devrait rapidement combler cette lacune. Le magazine américaine Forbes estime sa fortune personnelle à plus de 500 millions de dollars. Et il est connu en Corée du Sud pour posséder un très influent réseau dans les milieux économiques et sportifs. « J’ai accepté la proposition qui m’a été faite de diriger le comité d’organisation des Jeux de 2018 après que plusieurs personnes en Corée du Sud et en dehors m’y ait encouragé, a expliqué Cho Yang-ho. Et puis, je tenais à respecter ma promesse au CIO de contribuer à des Jeux réussis. »
Candidat malheureux l’an passé à un siège de membre du CIO, Cho Yang-ho a assuré qu’il se donnerait à fond à sa nouvelle tâche. « Je me servirai de toute mon expérience acquise pendant la campagne de candidature », a-t-il suggéré. La crise est passée. La Corée du Sud peut respirer.