Les Etats-Unis se lanceront-ils dans la bataille pour les Jeux d’été de 2024? Officiellement, rien n’est fait. Aucune décision ne sera prise avant le début de l’année 2015, après la session extraordinaire du CIO, prévue les 8 et 9 décembre à Monaco. Mais le Comité olympique américain (USOC) a reçu en fin de semaine passée les représentants des quatre villes encore en lice, Boston, Los Angeles, San Francisco et Washington DC. Et son président, Larry Probst III, a déclaré être « plus optimiste que jamais » quant aux chances du pays de présenter une candidature gagnante.
Il n’empêche, la route n’est pas encore tout à fait dégagée pour une possible, osons dire probable, candidature américaine. A ce jour, l’obstacle le plus élevé n’est pas lié à la concurrence. Il est économique. Selon Steve Wilson, le spécialiste des affaires olympiques de l’agence Associated Press, il a beaucoup été question de marketing en fin de semaine passée à Colorado Springs, siège de l’USOC, où ont été réunis pour une session dite « d’information » les représentants de Boston, Los Angeles, San Francisco et Washington DC.
Au coeur des discussions, les droits marketing des Jeux. Les règles du CIO sont formelles: un comité national olympique doit reverser à son comité d’organisation des Jeux la quasi totalité de ses revenus en sponsoring. La règle figure en bonne place dans le « Joint Marketing Program Agreement » élaboré et rédigé par le CIO. Une ville candidate doit le signer et le respecter. Dans le passé, cette épineuse question avait nettement affaibli les candidatures respectives de New York pour les Jeux de 2012, puis de Chicago pour ceux de 2016. L’équipe new-yorkaise l’avait signée, mais seulement la veille du vote du CIO pour l’attribution des Jeux.
En présentant une ville dans la course aux Jeux de 2024, l’USOC devra lui reverser la plus grande partie de ses recettes en marketing. Dans un autre pays, cette condition ne poserait pas de problème, le gouvernement déroulant son chéquier pour maintenir son comité national olympique à flots. Aux Etats-Unis, il n’en est rien. L’argent public n’a jamais été utilisé pour assurer le fonctionnement de l’USOC. Et on imagine mal les choses changer.
A en croire Scott Blackmun, le directeur général de l’USOC, la situation actuelle se présente mieux que lors des dernières tentatives américaines de décrocher la timbale olympique. « Nous avons l’occasion de faire les choses différemment, avec le CIO aussi bien qu’avec nos villes candidates, a-t-il expliqué à AP. Le simple fait que nous nous soyons assis autour d’une table pour tenter de respecter leurs règles et leur besoins va contribuer à rendre cette candidature différente de celles du passé ». Affaire à suivre.