La francophonie sportive existe. Elle s’est montrée dimanche 17 août 2014, à Nankin, au 61ème étage d’un hôtel flambant neuf de la métropole chinoise. L’Association francophone des comités nationaux olympiques (AFCNO) avait convié ses membres à une réception, au deuxième jour des Jeux olympiques de la Jeunesse. L’occasion d’un « échange convivial », selon la formule consacrée. Et, plus encore, de confirmer la renaissance d’un réseau qui se veut crédible et influent.
Denis Masseglia, le président du CNOSF, a partagé avec Ousmane Paye, le Conseiller spécial du Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, les discours de bienvenue et les paroles d’unité. Plus d’une dizaine de présidents de comités olympiques africains avait répondu à l’invitation. Marcel Aubut, le président du CNO canadien, a lui aussi poussé la porte de l’hôtel Fairmont de Nankin. A la différence de Tony Estanguet et Lassana Palenfo, tous deux retenus par un dîner officiel du CIO qui avait eu la mauvaise idée de se placer en concurrence directe avec la soirée francophone.
A quoi ressemble la francophonie sportive? Officiellement, à une association des comités nationaux olympiques, l’AFCNO, créée en 2010. Dans la réalité, à un réseau en net regain de forme. « Un prolongement de l’OIF, a suggéré Ousmane Paye en évoquant l’AFCNO. Pas seulement dirigé vers la sauvegarde de la langue française, mais surtout tourné vers l’avenir, avec l’ambition de mettre en place une coopération entre les nations et les institutions. »
De l’avis général, la dernière Assemblée générale de l’AFCNO, organisée en septembre 2013 à Nice, en marge des Jeux de la Francophonie, a été décisive. Elle a été marquée par la signature d’un accord cadre avec l’OIF. Elle a, surtout, convaincu les uns et les autres qu’il était grand temps de mettre des actes en face des mots et des idées. Un programme d’échanges de cadres et experts francophones a été mis en place. Il sera renforcé. L’AFCNO a également mis en commun les propositions de ses membres, au nombre de 43, pour contribuer de façon collective à l’Agenda 2020 actuellement en chantier au CIO.
A Nankin, une réunion a rassemblé les dirigeants francophones dès le début des Jeux de la Jeunesse. « Nous devons prendre l’habitude de nous retrouver », argumente Denis Masseglia. La prochaine Assemblée générale de l’AFCNO se tiendra à Bangkok, le 8 novembre 2014. Une date et un lieu qui en disent long sur la volonté de l’association de se faire toujours plus entendre dans le mouvement sportif international. L’AFCNO se réunira en effet en marge de l’Assemblée générale de sa « maison mère », l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), présidée par l’incontournable Cheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah. Une première. « Nous ne voulons pas avancer en marge de l’ACNO, mais au contraire nous rattacher à elle », explique Michaël Aloisïo, en charge des relations internationales au CNOSF. En clair, s’imposer comme un wagon du train, avec l’ambition avouée de monter très vite en tête de convoi.