La Fédération Equestre Internationale (FEI) attire les convoitises. Présidée depuis 2006 par la Princesse Haya de Jordanie, épouse de l’émir de Dubaï, elle sera bientôt une citadelle à prendre. Depuis que la Princesse Haya a annoncé sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat, pour se consacrer à sa famille et son activité humanitaire, les candidatures se multiplient. A moins d’une semaine de la date limite, fixée au 1er septembre, ils sont déjà quatre à s’être déclarés. Quatre hommes, tous européens.
Le premier à entrer dans la bataille a été le Suisse Pierre Genecand. A 64 ans, cet hommes d’affaires à la solide réputation de gestionnaire a fait fortune dans les assurances et la finance. Il partage aujourd’hui sa vie entre la Suisse et l’Argentine, où il élève un cheptel d’environ 250 chevaux destinés au polo. Une double résidence qui devrait lui permettre, dit-on, de compter quelques alliés, et donc une poignée de voix, en Amérique Latine. Ancien cavalier, dirigeant pendant près de 15 ans du CHIO de Genève, Pierre Genecand a déclaré sa candidature dès le mois d’avril dernier. Il se posait alors en opposant direct à la Princesse Haya. Sur le papier, le Suisse possède quelques longueurs d’avance sur ses rivaux.
Deuxième candidat, le Danois Ulf Helgstrand. Présenté par la Fédération danoise d’équitation, ce médecin et professeur d’université spécialisé dans la chirurgie vasculaire, siège depuis 2010 à la Fédération européenne d’équitation. Très respecté dans le milieu équestre, ce père de famille de trois enfants préside la Fédération danoise d’équitation. Il a 63 ans. Et il se dit « prêt à prendre en charge l’avenir » de l’équitation mondiale.
A l’image d’Ulf Helgstrand, Pierre Durand a attendu le renoncement de la Princesse Haya pour se déclarer. Le Français, passé à la postérité pour avoir décroché la médaille d’or en saut d’obstacles aux Jeux de Séoul en 1988, avec son légendaire Jappeloup, est présenté et soutenu par la Fédération française. Sa carrière de cavalier plaide pour lui. Mais il peut également se vanter d’un solide cursus de dirigeant, pour avoir présidé la Fédération française entre 1993 et 1998. Pierre Durand, qui a souhaité attendre la fin de la période des candidatures pour s’exprimer sur son programme et ses idées, est connu pour avoir entretenu de bonnes relations avec la Princesse Haya. A 59 ans, il est le plus médiatique des candidats.
Dernier entré dans la danse, le Britannique John McEwen. Un candidat à prendre très au sérieux, puisqu’il est le seul de la bande des quatre à siéger actuellement à la Commission exécutive de la FEI. Il en est le premier vice-président, et en même temps le patron de commission vétérinaire. Une position stratégique au sein même de l’institution qui peut jouer en sa faveur, ou au contraire le desservir, certaines fédérations nationales pouvant souhaiter apporter du sang neuf à une institution à la croisée des chemins. John McEwen est soutenu par la puissante fédération britannique d’équitation.
Avec quatre candidats, la liste des postulants est déjà riche et ne devrait plus s’allonger avant la date limite du 1er septembre. L’élection à la présidence de la FEI est prévue le 14 décembre à Bakou, en Azerbaïdjan.