L’heure de vérité approche pour l’équipe de candidature d’Oslo 2022. Son dossier doit encore obtenir les garanties budgétaires du gouvernement norvégien. Un document indispensable à la poursuite du projet, selon les règles du CIO, sur lequel les autorités politiques du pays doivent apposer leur signature, ou pas, au cours de l’automne.
Seul ennui, mais de taille: les sondages qui se succèdent, à Oslo et dans toute la région, sur l’opportunité pour la capitale de se lancer dans un projet olympique, se révèlent tous désespérément défavorables. Semaine après semaine, l’opinion publique reste majoritairement hostile à un événement jugé trop coûteux. Et cela, malgré les efforts de l’équipe de candidature, déterminée à convaincre les Norvégiens que le projet d’Oslo 2022 ne plombera pas leurs impôts et qu’il peut sans doute doper la croissance nationale.
A en croire la presse nationale, les autorités d’Oslo auraient demandé très récemment au comité de candidature de revoir encore son budget à la baisse. Au dernier pointage, il avait été établi à 35 milliards de couronnes, soit environ 4,2 milliards d’euros. Très raisonnable. Et même carrément modeste. Mais la ville d’Oslo, très motivée par l’aventure olympique, souhaiterait le voir réduit d’une dizaine de milliards de couronnes (1,2 milliards d’euros), soit près d’un tiers. Un effort censé lever les derniers doutes du gouvernement et assurer au projet les garanties budgétaires de l’Etat.
Officiellement, rien n’est encore décidé. Mais les équipes d’Oslo 2022 planchent sur un dispositif encore moins coûteux. Il prévoirait, pour l’essentiel, de diminuer drastiquement la facture de construction des nouveaux sites de compétition… en ne les construisant pas du tout. Le biathlon, par exemple, prévu à Oslo dans le projet initial, serait organisé sur le site de Lillehammer utilisé pour les Jeux de 1994. Une nouvelle patinoire serait bâtie non pas à Oslo même, mais à Drammen. Le patinage de vitesse, lui aussi initialement prévu à Oslo, serait finalement délocalisé près de Lillehammer, sur l’anneau qui avait servi aux Jeux de 1994.
Avec un tel projet, la candidature d’Oslo perdrait un peu de sa superbe. L’idée de Jeux compacts, très urbains et baignés par la culture des sports d’hiver, ne serait plus tout à fait la même. Mais le comité de candidature ne peut pas se permettre de devoir abandonner la course, faute de n’avoir pas su convaincre le parlement de lui accorder sa confiance. Au CIO, on croise la doigt. Personne n’a vraiment envie, du côté de Lausanne, de voir la bataille pour les Jeux d »hiver de 2022 réduite à un match à deux entre Almaty et Pékin.