Le temps passe vite dans l’univers olympique. Pour Thomas Bach surtout. Le dirigeant allemand célèbre aujourd’hui sa première année de présence à la présidence du CIO. Douze mois ont passé depuis son élection, le 10 septembre 2013 à Buenos Aires, comme successeur du Belge Jacques Rogge. Annoncé favori pour devenir le 9ème président du CIO de l’histoire, Thomas Bach avait été désigné par ses pairs à l’issue d’un vote sans grande surprise, où il avait devancé assez nettement ses cinq rivaux.
Cette première année, Thomas Bach la qualifie lui-même de « très dynamique », plutôt chargée et, selon ses propres termes, « assez encourageante. » L’ancien escrimeur n’a pas chômé, en effet, depuis sa prise de fonction. A en croire les chiffres révélés par le CIO, à l’occasion de ce premier anniversaire, il a rencontré 81 chefs d’état ou de gouvernement, visité les cinq continents, alterné avec un égal bonheur l’anglais, le français et l’allemand, osant même quelques mots de russe et de chinois. Surtout, Thomas Bach a signé des contrats jusqu’à s’en abîmer le poignet. Toujours selon les chiffres du CIO, le nouveau président a conclu en une petite année pas moins de 13 partenariats, d’une valeur totale de 10 milliards de dollars. En tête de liste, le contrat paraphé avec le groupe NBC Universal, pour l’exclusivité aux Etats-Unis des droits de télévision des Jeux jusqu’en 2032. Montant: 7,75 milliards de dollars. Pas mal.
Joli bilan pour un début de mandat. Mais la suite s’annonce au moins aussi « dynamique » et chargée. Interrogé par l’agence AP, Thomas Bach a levé le voile sur ses priorités. En tête, un vaste travail de pédagogie à mener auprès de l’opinion publique internationale, en premier lieu dans les pays européens. La course aux Jeux d’hiver de 2022, réduite à seulement trois candidates (Almaty, Oslo et Pékin), en a apporté la preuve: l’idée olympique se révèle peu populaire, notamment dans la vieille Europe, où on la juge trop coûteuse. « Nous devons expliquer, encore expliquer et toujours expliquer la différence entre le coût des Jeux et celui des équipements durables », suggère Thomas Bach. Un travail de longue haleine qui serait en train de porter ses fruits, pense-t-il. « Les gens sont en train de comprendre, j’en veux pour preuve l’intérêt grandissant porté aux Jeux de 2024. »
Autre dossier: l’agenda 2020. Thomas Bach en est l’initiateur. Et il entend mener très vite à son terme une réflexion censée moderniser le mouvement olympique. Assouplissement des règles de candidature, élargissement du programme olympique, entrée de nouveaux sports… Mais aussi, vieux serpent de mer, création d’une chaîne de télévision olympique. « Un projet très très important, a expliqué Thomas Bach à AP, car nous devons promouvoir les valeurs olympiques en dehors des Jeux. » La feuille de route est longue. La commission exécutive du CIO doit préparer le terrain lors d’une réunion de trois jours à Montreux, du 22 au 24 octobre, avant l’Assemblée générale extraordinaire des 8 et 9 décembre à Monaco.
Parti comme pour un sprint, Thomas Bach n’entend pas ralentir l’allure. Il le répète: « Il faudra peut-être deux ou trois ans, et même quatre, pour aller au bout de tout ce programme. » L’Allemand n’est pas pressé. Tout juste un peu impatient.