Curieux choix. A l’heure où le CIO se démène comme un beau diable pour se défaire de l’image trop dispendieuse des Jeux d’hiver de Sotchi, un proche de Vladimir Poutine a été nommé à la présidence de la commission d’évaluation des Jeux d’hiver de 2022. Alexander Zhukov, membre du CIO et président du Comité olympique russe, dirigera le groupe d’experts appelés à inspecter puis évaluer les trois villes en course, Almaty (Kazakhstan), Oslo (Norvège) et Pékin (Chine). Il avait présidé le conseil de surveillance du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi.
Trois autres membres du CIO font également partie de cette commission d’évaluation: le Néo-Zélandais Barry Meister, champion olympique de hockey-sur-gazon en 1976, vice-président de l’Association des comités olympiques océaniens, l’Anglais Adam Pengilly, représentant de la commission des athlètes, ancien champion de skeleton, et le Japonais Tsunekazu Takeda, président du comité olympiques japonais, vice-président du comité d’organisation des Jeux de Tokyo en 2020.
Pour le reste, la commission d’évaluation des Jeux d’hiver de 2022 est composée de: la Canadienne Caroline Assalian (chef des sports du comité olympique canadien), l’Américain Dwight Bell (président de l’Association américaine de luge), la Néerlandaise Rita Van Driel (membre du conseil de direction de l’IPC), la Russe Tatiana Dobrokhvalova (vice-présidente du comité d’organisation des Jeux de Sotchi), l’Américain Grant Thomas (vice-président du comité d’organisation des Jeux de Salt Lake City en 2002), le Canadien John McLaughlin (vice-président du comité d’organisation des Jeux de Vancouver en 2010), le Britannique David Stubbs (conseiller du CIO pour la durabilité), le Canadien Tim Gayda (vice-président du comité d’organisation des Jeux de Vancouver en 2010).
Du côté de l’administration du CIO, se joindront à la commission le directeur exécutif pour les Jeux olympiques, Christophe Dubi, et la responsable de la coordination avec les villes candidates, Jacqueline Barrett.
Fortement marquée d’une empreinte russe et nord-américaine, la commission d’évaluation du CIO visitera les trois villes candidates entre février et mars 2015. Elle restera cinq jours dans chacune d’entre elles. Ses membres seront censés examiner « ensemble les 14 thèmes du questionnaire de candidature établi par le CIO et couvrant des sujets tels que la vision, l’héritage et l’engagement, le transport, l’hébergement, les finances et la durabilité ». La commission fera également le tour des sites de compétition et autres sites proposés dans la candidature. Elle devra rédiger un rapport qui sera présenté aux membres du CIO avant le mois de juin 2015.
La présence du Russe Alexander Zhukov à sa tête favorisera-t-elle la candidature d’Almaty, au Kazakhstan? Difficile à dire. Une chose est sûre: les trois villes candidates devront composer avec la nouvelle donne initiée par l’Agenda 2020, dont les modalités seront discutées par le CIO réuni en Assemblée générale en décembre 2014 à Monte-Carlo.
Autre certitude: la ville qui sera choisie pour organiser les Jeux d’hiver de 2022 pourra compter la générosité légendaire du CIO. Sa contribution financière, annoncée par communiqué lundi 29 septembre, se montera à 880 millions de dollars, soit un peu moins de 700 millions d’euros. Cette contribution comprend une part des revenus issus des programmes de marketing menés par le CIO, une part liée aux revenus de diffusion, les services fournis par OBS (Services olympiques de radio-télévision) en tant que diffuseur hôte des Jeux et l’assistance générale accordée par le CIO et ses entités associées au comité d’organisation. Par ailleurs, pour assurer le succès des Jeux, le CIO octroiera au comité d’organisation d’autres droits et avantages, ainsi que d’autres formes d’aide, tels que décrits dans le contrat ville hôte. Un pactole qui pourrait bien finir de convaincre le Parlement norvégien de signer, enfin, son engagement budgétaire en faveur de la candidature d’Oslo.