Il a été un champion sur la piste, l’un des plus grands de sa génération, triple médaillé d’or mondial au 800 m (1995, 1997 et 1999), ancien recordman du monde de la distance. Il est aujourd’hui l’un des Champions pour la Paix de l’organisation Peace and Sport. Wilson Kipketer, 41 ans, l’ex Kenyan aujourd’hui citoyen du Danemark, ne ménage ni son temps ni ses efforts pour jouer à fond son rôle d’exemple. Il a répondu aux questions de FrancsJeux, à quelques jours de l’annonce de la photo lauréate du Prix Peace and Sport de l’image de l’année.
FrancsJeux: L’organisation Peace and Sport doit dévoiler mercredi prochain l’image de sport lauréate de son Prix annuel. A vos yeux, que représente cette récompense?
Wilson Kipketer: Elle existe depuis 2008. Depuis cette date, l’image de l’année symbolise la façon dont le sport peut contribuer à la paix, au dialogue et à l’unité entre les populations. Le sport est un outil unique d’intégration et de communication entre les peuples. Sur un terrain de sport, deux personnes peuvent ne pas se connaître, ne pas parler la même langue, mais elles sauront communiquer car elles connaissent les règles du sport. Cette année, la photo lauréate a été choisie à l’issue d’un vote où, pour la première fois, les votants ont été les Champions pour la Paix.
Rien ne vous prédestinait à vous engager pour une telle cause et à devenir un Champion pour la Paix. Pourquoi l’avoir fait?
Je suis impliqué dans cette organisation depuis 2007. J’en ai été l’un des premiers. J’ai toujours pensé que les athlètes pouvaient montrer l’exemple, se faire entendre des jeunes, leur indiquer la voie à suivre. Ils peuvent jouer un grand rôle pour faire avancer le monde dans le bon sens. Je me suis engagé car j’ai estimé qu’il était de mon devoir de rendre à la société tout ce que le sport m’avait donné.
Concrètement, comment se matérialise votre engagement?
J’essaye de participer à un maximum d’actions de promotion de la paix par le sport. En novembre dernier, j’ai couru le Marathon de New York en portant les couleurs de l’organisation. Puis j’ai participé, avec la même démarche, à la course Nice/Cannes, avec notamment Marc Raquil et Paula Radcliffe.
Les athlètes sont-ils aujourd’hui plus impliqués dans des causes, humanitaires, sociales ou politiques, qu’ils ne l’étaient par le passé?
Je crois, oui. J’ai été l’un des premiers athlètes à rejoindre la cause de la paix par le sport. Aujourd’hui, nous sommes 80 Champions pour la Paix. Et 3 ou 4 nouveaux athlètes nous rejoignent tous les ans. En Afrique du Sud, j’ai participé à une opération avec Elana Meyer, la médaillée olympique des Jeux de Barcelone, engagée dans cette cause. Tony Estanguet, le champion olympique de canoë, désormais membre du CIO, participe lui aussi. Il a entraîné récemment un groupe de personnalités à la pratique de sa discipline au bénéfice de Peace and Sport.
L’année 2014 a-t-elle été un bon cru pour Peace and Sport?
Elle a été très bien remplie. Les opérations de sensibilisation ont été nombreuses et très visibles. Je pense, par exemple, à l’initiative « Carton Blanc », lancée par Peace and Sport sur les réseaux sociaux. Elle a rassemblé plus de 2000 participants à travers le monde et a été suivie par plus de 3 millions d’internautes sur Facebook. En quelques jours, plus de 500 photos de « Carton Blanc » ont été postées et 320 projets, dans 70 pays, sur les cinq continents, ont été enregistré sur le site de Peace and Sport.