Face à Sepp Blatter, la résistance s’organise. Et elle pourrait se révéler plus coriace que prévu pour le dirigeant suisse. Après le Français Jérôme Champagne, une autre personnalité du monde du football pourrait se dresser sur la route du sortant, en mai prochain, aux élections à la présidence de la FIFA. Son nom: Harold Mayne-Nicholls.
Peu connu par les médias occidentaux, mais longtemps incontournable dans l’univers du football international, Harold Mayne-Nicholls est chilien. Agé de 53 ans, il a présidé la Fédération chilienne de football (ANFP) jusqu’en novembre 2010. Ancien journaliste, issu d’une famille aux origines anglaises et croates, il est surtout passé à la postérité pour avoir dirigé la commission technique de la FIFA qui avait préparé un rapport d’évaluation des pays candidats aux Mondiaux 2018 et 2022. A ce titre, il avait été l’un des plus actifs à alerter les votants du risque d’organiser une Coupe du Monde au Qatar, en plein coeur de l’été. Une position qui donne aujourd’hui au Chilien une réelle légitimité. Et lui assure une poignée de solides arguments dans une possible campagne face à Sepp Blatter.
Officiellement, Harold Mayne-Nicholls n’est pas encore candidat à la présidence de la FIFA. Officieusement non plus. Mais le journaliste Keir Radnedge croit savoir que le Chilien y pense. Et qu’il y pense même très fort. Depuis son retrait de l’ANFP, il s’est concentré sur un rôle plus technique, passant le plus clair de son temps à s’occuper de sa fondation destinée aux jeunes footballeurs. Il a également suivi, en voiture, le brillant parcours de l’équipe du Chili à la Coupe du Monde au Brésil.
« Inutile de se précipiter, la date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 28 janvier 2015. Et l’élection n’aura pas lieu avant le 29 mai prochain, a expliqué Harold Mayne-Nicholls à Keir Radnedge. Il me reste presque quatre mois pour réfléchir. » Peser le pour et le contre. Et, plus encore, sonder le terrain. Le dirigeant chilien assure avoir été contacté par plusieurs membre de la FIFA, tous en attente de sang neuf et d’un sérieux coup de balai dans la maison du football mondial. Il reconnait également avoir besoin d’un soutien franc et massif de la part de la Confédération sud-américaine, la Comebol, sans lequel ses chances seraient quasi-nulles.
Harold Mayne-Nicholls peut-il être un rival sérieux et crédible pour Sepp Blatter? Sur le papier, peut-être pas. Mais les récentes affaires qui ont entaché la réputation de la FIFA, déjà peu reluisante, ont terriblement affaibli le Suisse. Son âge – 78 ans – joue contre lui. Et ils sont de plus en plus nombreux à espérer le voir passer la main pour permettre à l’institution de se refaire une image et débuter une nouvelle ère. Harold Mayne-Nicholls pourrait en profiter.