Belle victoire ou petit succès? Les deux, mon capitaine. Une année seulement après avoir été capitale européenne de la culture, Marseille récidive. Mais sur le front du sport, cette fois. Et, surprise, il ne s’agissait pas seulement de football. En tous cas, pas exclusivement. Jean-Claude Gaudin, le maire de la cité phocéenne, en a fait l’annonce lui-même, en début de semaine, après avoir appris la nouvelle par un coup de téléphone Gian Francesco Lupattelli, le président de l’association des capitales européennes du sport: Marseille a battu Sofia, la capitale bulgare. Une réussite sans grand panache puisque les deux villes étaient seules en lice… et que Sofia a décroché le pompon pour l’année suivante.
Il n’empêche, voilà Marseille auréolée d’un titre, certes honorifique, mais toujours beau à présenter: capitale européenne du sport pour 2017. Un label remis tous les ans depuis 2001 à une agglomération de plus de 500.000 habitants. Madrid avait inauguré le palmarès. Pour cette année, le titre est porté par Cardiff. Turin reprendra le flambeau l’an prochain.
Concrètement, la victoire marseillaise pèse d’un poids très relatif. Pour avoir été capitale européenne de la culture en 2013, la ville avait reçu une subvention des institutions européennes de 1,8 million d’euros. « On essaye de voir comment on peut être aussi performant pour le sport. Et nous avons quelques pistes », a reconnu à La Provence l’adjoint au maire chargé des Sports, Richard Miron. Une façon de reconnaître que rien n’est acquis, côté finances, et qu’il faudra aller chercher au forceps jusqu’au moindre euro.
Ceci compensant cela, le label en question n’implique aucune obligation. A chacun de s’en servir à sa façon, donc, selon ses envies et ses moyens. Istanbul, choisie pour 2012, avait célébré l’événement en accueillant notamment les Mondiaux d’athlétisme en salle.
Quid de Marseille? Pour l’instant, rien de très précis. L’adjoint aux Sports évoque « deux ou trois événements grand public qui se dérouleront dans la rue, sur la thématique du sport », mais sans en dire beaucoup plus. Prudent, il s’en sort par une formule: « Je dirais que l’Euro de football 2016 sera la fête des supporteurs, alors que l’année 2017 sera celle des sportifs, du grand champion au pratiquant du dimanche. »
Seule promesse concrète: un vaste programme de rajeunissement des installations et équipements sportifs. « Nous avons à ce jour 22 stades équipés d’une pelouse synthétique, notre volonté est de porter ce nombre à 30 », a expliqué Richard Miron à La Provence. La ville consacre annuellement 10 à 15 millions d’euros à la construction et la rénovation d’infrastructures sportives. Avec son label en poche, elle devrait accentuer son effort, en le portant notamment sur les piscines et les gymnases. « Mais en respectant un certain équilibre entre les quartiers, plaide déjà l’opposition municipale par la voix de Stéphane Mari, le président du groupe socialiste. Dans le nord, six piscines ont été fermées et les terrains sont en terre. Au sud, les pelouses sont désormais en synthétique. » L’équilibre nord/sud, refrain connu….