Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah, le président de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), n’a pas jamais prétendu lire l’avenir dans les astres. Mais le dirigeant koweïtien, également président de la Solidarité olympique et de l’Association des comités olympiques asiatiques (OCA), en ferait presque le serment: les Jeux d’été se poseront un jour prochain au Moyen-Orient.
Sheikh Ahmad l’a expliqué jeudi 6 novembre, à Bangkok, où doit se tenir ces deux prochains jours l’Assemblée générale annuelle de l’ACNO. Il l’a dit à sa manière, directe mais très courtoise, souriante mais assurée. « Le monde change. Et il change un peu partout. Si vous suivez les réseaux sociaux, vous verrez que la jeunesse d’aujourd’hui est très éloignée des anciennes générations. Au Moyen-Orient, ce changement est très spectaculaire. »
Pour le président de l’ACNO, il ne fait aucun doute que la région du Golfe est désormais fin prête à recevoir les plus grands événements internationaux. La Coupe du Monde en 2022, en premier lieu, un tournoi pour lequel il a assuré et répété que le déroulement n’entrerait pas en concurrence avec les Jeux d’hiver de la même année (« J’en suis certain à 100% », a-t-il avancé). Puis, bientôt, les Jeux d’été.
Pour Sheikh Ahmad, deux villes du Moyen-Orient sont aujourd’hui capables de recevoir la quinzaine olympiques: Dubaï et Doha. Deux villes qui pourraient se lancer dans la course « au moment où elles le décideront. » La première, aux Emirats Arabes Unis, « possède tout, aéroport, hôtellerie, notoriété, logement, tourisme… Il faudrait seulement construire les infrastructures sportives. »
Doha, capitale du Qatar, a déjà postulé trois fois. « Mais la ville est maintenant, dans tous les secteurs, beaucoup mieux préparée, suggère Sheikh Ahmad. Elle a entamé de nombreux développements, avec l’ambition de devenir la capitale sportive de la région. Si Doha décidait d’y retourner, je pense qu’elle figurerait dans la short-list. »
A la question du climat, cruciale pour un événement dont une partie des épreuves se déroulent en plein air, le président de l’ACNO répond sans esquiver l’obstacle. « Nous devons réfléchir à donner plus de souplesse au calendrier, propose Sheikh Ahmad. Il pourrait y avoir deux périodes différentes pour les Jeux: une pour la zone sud, une autre pour la zone nord. En 2000, les JO de Sydney ont été organisés au mois d’octobre. Nous devons respecter le sud de la planète. » Selon le dirigeant koweïtien, ancien président de l’OPEP, une résolution pourrait être soumise en ce sens à l’Assemblée générale du CIO, les 8 et 9 décembre à Monaco, dans le cadre de l’Agenda 2020.