Fantasme ou réalité? Le feuilleton d’une candidature africaine aux Jeux olympiques connaît un nouvel épisode. Il se déroule, comme souvent, en Afrique du Sud. Avec, dans le rôle principal, le très influent Sam Ramsamy.
Membre du CIO depuis 1995, l’ancien athlète originaire de Durban a manifesté, une nouvelle fois, sa conviction de la nécessité pour le continent africain de se porter candidat à l’organisation des Jeux d’été. Il a fixé un objectif, 2024, et cité le pays le plus apte à porter le projet à son terme, l’Afrique du Sud. « Nous, Sud-Africains, sommes prêts pour une candidature aux Jeux de 2024, a expliqué Sam Ramsamy. Avec les mesures que le CIO se prépare à mettre en place (dans le cadre de l’Agenda 2020) pour simplifier le processus de candidature, nous aurons une bonne opportunité de réussir, en Afrique du Sud en particulier et même plus généralement en Afrique. »
Sam Ramsamy n’en est pas à sa première déclaration en faveur d’une candidature sud-africaine. L’ancien chef de mission aux Jeux de Barcelone en 1992 milite depuis plusieurs mois pour cette cause. Il n’a jamais caché sa volonté d’inscrire ce projet national dans le processus de mémoire et d’héritage de Nelson Mandela, dont il a toujours été très proche. Sam Ramsamy aime raconter avoir entendu « Madiba », disparu le 5 décembre 2013, lui glisser à l’oreille son rêve de voir l’Afrique du Sud accueillir un jour la quinzaine olympique.
Le mois dernier, plusieurs dirigeants de la province de Gauteng ont assuré préparer une candidature pour les Jeux de 2024, dans l’hypothèse où l’Assemblée générale du CIO valide, les 8 et 9 décembre, les propositions de la commission exécutive de réformer le processus de candidature. La province de Gauteng regroupe notamment les villes de Johannesburg et Pretoria.
A ce stade du projet, Sam Ramsamy se garde bien de prendre position pour une ville ou une autre. Le Cap, candidate malheureuse pour les Jeux de 2004, et Durban, ont souvent été évoquées comme les pistes les plus sérieuses. Mais les options sont nombreuses.
Reste que le projet sud-africain devra faire le plein de voix en Afrique, s’il veut avoir une chance de l’emporter. Une tâche qui ne sera pas forcément aisée. Plusieurs dirigeants olympiques africains, interrogés par FrancsJeux au cours des derniers mois sur l’éventualité d’une candidature issue du continent, ont émis des réserves sur sa faisabilité. Beaucoup l’encouragent et se disent prêts à la soutenir, mais jugent l’idée encore prématurée. Ils sont nombreux à penser que les chances de l’Afrique du Sud seraient plus fortes pour 2028, voire 2032.