— Publié le 22 décembre 2014

L’année 2014 pour le meilleur et le pire (épisode 1)

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Que restera-t-il de l’année 2014? FrancsJeux a regardé dans le rétro des douze derniers mois, pour y dénicher les moments, les hommes et les initiatives les plus marquants… et ceux qu’il faudrait oublier. Le meilleur, et le pire, d’une année olympique particulièrement riche pour le mouvement sportif international. Premier épisode: les événements.

Le meilleur événement de l’année 2014: les Jeux de Sotchi

Les plus grincheux relèveront que les températures ont été bien trop printanières pour donner au Parc olympique une ambiance de sports d’hiver. Et personne n’oubliera qu’il a manqué à ces Jeux en terre russe un supplément d’âme qui en aurait fait une grandiose fête olympique. Mais, de l’avis général, athlètes en tête, les JO de Sotchi ont été un immense succès sportif. Une réussite que laissaient peu présager les nombreuses polémiques qui en ont enveloppé la préparation, sur les lois russes anti-gays, l’omniprésence de Vladimir Poutine, les menaces terroristes et le soulèvement en Ukraine.

Avec 12 nouvelles disciplines au programme, les Jeux de Sotchi ont été les plus diversifiés de l’histoire. Ils resteront marqués par l’entrée dans la place du saut à skis féminin, résultat d’une bataille de plus de dix ans de ses premières adeptes, nord-américaines pour la plupart. On retiendra aussi de ces Jeux, sur le plan sportif, le triomphe de la Biélorusse Darya Domracheva, première femme triple médaillée d’or en biathlon, la victoire dans la descente partagée entre la Slovène Tina Maze et la Suissesse Dominique Gisin, l’entrée dans la légende olympique du Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, devenu l’athlète le plus médaillé des Jeux d’hiver avec 13 places sur le podium et, enfin, le drame national provoqué par la défaite de l’équipe russe de hockey-sur-glace en quart-de-finale du tournoi masculin.

Mais le plus bel exploit de ces Jeux de Sotchi restera peut-être d’avoir montré au monde l’image d’une Russie peu conforme à son image. Une Russie où la jeunesse a joué à fond le jeu du volontariat, les étudiants se mobilisant comme jamais pour la réussite de l’événement, un phénomène peu attendu dans un pays où le concept de bénévolat a longtemps été inconnu. Une Russie qui a su s’ouvrir au mouvement paralympique, réservant aux athlètes handisport un formidable accueil. Quelques décennies plus tôt, le pays refusait pourtant de participer aux Jeux paralympiques, prétextant ne recenser parmi sa population aucun athlète victime d’un handicap.

 

Le pire événement de l’année: les Jeux de Sotchi

Le meilleur et le pire. Pour le mouvement olympique, il y aura un avant et un après Jeux d’hiver de Sotchi. Et, soyons clair, l’après peut donner froid dans le dos. Pour avoir encore repoussé les limites du gigantisme et dépensé plus de 35 milliards d’euros, les Russes ont salement amoché l’image des Jeux d’hiver. Conséquence: quatre des six villes ayant annoncé leur candidature aux JO de 2022 ont mis les pouces et remballé leurs projets, laissant seuls aux prises les Chinois de Pékin et les Kazakhs d’Almaty.

Certes, la réalité des chiffres présente un constat moins caricatural, les Russes ayant profité des Jeux pour se doter en quelques années d’infrastructures hivernales que certains pays mettent un siècle à bâtir. Mais le public, et parfois les médias, ont souvent fait l’amalgame entre les dépenses d’organisation des Jeux, très raisonnables à Sotchi, et celles destinées à la construction d’équipements durables. Résultat, les Russes ont obligé le CIO à pagayer ferme pour se refaire une image. Avec son Agenda 2020, approuvé à l’unanimité, Thomas Bach a refait une partie du retard. Mais la route pourrait être encore longue.