Que restera-t-il de l’année 2014? FrancsJeux a regardé dans le rétro des douze derniers mois, pour y dénicher les moments, les hommes et les initiatives les plus marquants… et ceux qu’il faudrait oublier. Le meilleur, et le pire, d’une année olympique particulièrement riche pour le mouvement sportif international. Troisième épisode: les candidatures.
La meilleure candidature de l’année: Lausanne 2020.
Lausanne n’a pas encore décroché le pompon dans la course aux Jeux olympiques de la Jeunesse d’hiver en 2020. Loin s’en faut. La capitale du canton de Vaud est en concurrence avec Brasov, en Roumanie, située dans la courbure des montagnes Carpates. Un match à deux encore très indécis, dont le vainqueur sera désigné le 31 juillet prochain à Kuala Lumpur. Mais, avouons-le, la candidature suisse fait plaisir à voir. Portée par Patrick Baumann, le secrétaire général de la FIBA et membre du CIO, elle possède ce délicieux mélange d’authenticité et de fraîcheur qui a tendance à disparaître dans le mouvement sportif international. Après le retrait de Saint-Moritz des Jeux d’hiver de 2022, les Suisses auraient pu mettre les pouces et attendre des jours meilleurs. Mais non, ils ont choisi d’insister en se concentrant sur un événement de moins gros calibre, les JOJ, où leur budget prévisionnel se situe autour de 42 millions d’euros. Une preuve de leur attachement viscéral et historique aux valeurs de l’olympisme. « Lausanne est la capitale de l’olympisme pour les relations internationales, l’administration… Mais elle n’a jamais été la capitale sportive. Elle souhaite aujourd’hui offrir un grand événement sportif marqué des anneaux olympiques », expliquait Patrick Baumann à FrancsJeux en août dernier. Un événement qui pourrait se dérouler sur deux pays à la fois, le comité de candidature étudiant la possibilité de faire disputer les épreuves de saut à skis dans le Jura français. A l’heure où le CIO prône une réduction des coûts et cherche à freiner la tendance au gigantisme, Lausanne 2020 tombe à pic.
La pire candidature de l’année: Doha 2019.
En concurrence avec Barcelone et Eugene, Doha a décroché sans grande difficulté l’organisation des championnats du monde d’athlétisme en plein air en 2019. Le dossier qatari était solide et séduisant, avec l’Académie Aspire au cœur du dispositif, un vaste complexe multisport sans égal sur la planète. Sebastian Coe, le vice-président de l’IAAF, désigné par la Fédération internationale pour aller inspecter les trois villes candidates, n’avait pas fait mystère de son penchant pour Doha. Les Qataris étaient favoris. Tout le monde le savait. Mais une information révélée après le vote a sérieusement terni leur image: une lettre a été distribuée à chaque membre du Conseil de l’IAAF, quinze minutes avant le début du scrutin, expliquant noir sur blanc et sans nuance la volonté du Qatar d’allouer une enveloppe de 30 millions d’euros de « parrainage » à l’athlétisme mondial. Cette offre a-t-elle influé sur les résultats du vote? A-t-elle fait pencher la balance en faveur de Doha, finalement victorieuse au 2ème tour de scrutin, avec 15 voix contre 12 à Eugene? Difficile de répondre avec certitude. Mais le geste de ses dirigeants a été tout à la fois déplacé et maladroit. Il a entaché une compétition jusque-là très fair-play. Et laissé entendre, une nouvelle fois, que tout pouvait être acheté dans le mouvement sportif.