Que restera-t-il de l’année 2014? FrancsJeux a regardé dans le rétro des douze derniers mois, pour y dénicher les moments, les hommes et les initiatives les plus marquants… et ceux qu’il faudrait oublier. Le meilleur, et le pire, d’une année olympique particulièrement riche pour le mouvement sportif international. Cinquième épisode: les initiatives.
La meilleure initiative de l’année: un match du Mondial 2014 de volley-ball disputé dans un stade
Le projet ne manquait pas d’audace: organiser le match d’ouverture du Mondial masculin de volley-ball dans un stade de football. Gonflé. Mais les Polonais et la Fédération internationale de volley-ball ont réussi leur pari. Samedi 30 août, une foule de 70.000 personnes se presse dans les tribunes du stade Narodowy de Varsovie pour assister au match Pologne-Serbie. La rencontre se dispute à guichets fermés. Et elle se termine par la victoire en 3 sets du pays-hôte de la compétition. Une telle affluence ne constitue pas un record pour un match international de volley-ball. En 1983, plus de 95.000 spectateurs avaient assisté à un bras de fer historique entre le Brésil et l’Union Soviétique au stade Maracana de Rio de Janeiro. Mais l’initiative des Polonais pourrait marquer un tournant dans l’organisation des grands événements sportifs internationaux. « Monter un grand show pour un grand match n’est plus suffisant, nous devons aussi innover et explorer sans cesse des nouveaux territoires », s’est félicité Ary Graça, le président de la FIVB, à quelques heures du coup d’envoi.
Le volley-ball a osé. Il a montré la voie. L’an prochain, le basket-ball quittera à son tour le confort des salles couvertes pour se risquer dans un stade. La phase finale de l’EuroBasket masculin 2015 se déroulera au stade Pierre-Mauroy de Lille, dans le nord de la France. L’enceinte sera couverte et adaptée pour l’occasion aux exigences de la discipline. Elle pourra accueillir 27.000 spectateurs. Un nouveau record en perspective pour une rencontre européenne de basket.
La pire initiative de l’année: la non publication du rapport Garcia
Incorrigible FIFA. Fin 2013, ses dirigeants annoncent avec des airs de premier de classe leur décision de nommer un enquêteur chargé de faire la lumière sur les soupçons de corruption lors de l’attribution des Coupes du Monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar. Ils choisissent pour cela un Américain présumé incorruptible, sorte d’Eliot Ness des temps modernes, Michael J. Garcia, 53 ans, ancien procureur du district de New York spécialisé dans l’antiterrorisme et la lutte contre la criminalité financière. Déterminé à laver plus blanc que blanc, il fait son boulot sans compter ses heures. Son rapport fait 430 pages.
Avec un tel document, la FIFA se voyait offrir une occasion unique de se refaire une image et de calmer, au moins pour un temps, les nombreuses polémiques nées de l’attribution des deux prochaines Coupes du Monde. Sa publication aurait sans doute fait tomber quelques têtes, mais le football mondial y aurait gagné, sur le long terme, une certaine crédibilité. L’orage aurait été violent, mais il aurait fait place nette.
Au lieu de cela, Sepp Blatter et sa garde rapprochée de la commission exécutive de la FIFA ont d’abord décidé de ne pas publier le rapport Garcia. Avant de se raviser, secoués par la spectaculaire démission de l’enquêteur américain, pour finalement annoncer que le document serait bientôt rendu public, mais « sous une forme appropriée. » Nul besoin de lire l’avenir dans les astres pour deviner que la version ainsi amendée ne permettra pas d’en apprendre beaucoup sur le pourquoi et le comment d’un vote au résultat douteux. A la différence du CIO, la FIFA refuse le changement. Jusqu’à quand?