L’actualité sportive a tourné ses regards, depuis lundi 19 janvier, vers l’hémisphère sud et l’Open d’Australie de tennis. Une habitude. Mais comment se porte le circuit mondial en ce début d’année 2015? Quelles sont ses perspectives et ses projets? Le Français Laurent Delanney, directeur exécutif de l’ATP Europe, répondu aux questions de FrancsJeux. Interview.
FrancsJeux: Comment se porte aujourd’hui l’ATP?
Laurent Delanney: A l’image du tennis, très bien. Nous connaissons une croissance continue depuis une dizaine d’années. Une croissance qui se traduit à la fois par une hausse des revenus et du nombre de nos partenaires. Ils sont aujourd’hui une douzaine. Et ils sont de grande qualité, avec des marques comme Rolex, Emirates ou Moët & Chandon.
Cette croissance ne montre aucun signe d’essoufflement?
Non. Le tennis reste très porteur, surtout pour des sociétés en recherche d’une plate-forme à la dimension internationale. Il offre des possibilités de visibilité sur des marchés mondiaux ou régionaux, tout au long de l’année. Les gens s’intéressent beaucoup aux joueurs, à leurs rivalités, avec un mélange de champions connus et identifiés, comme Nadal, Federer, Djokovic, et de jeunes qui frappent à la porte. Leur image est forte et positive. Surtout, le tennis affiche une audience très intéressante car partagée en deux parts égales entre hommes et femmes. Une mixité qui le distingue de la plupart des autres disciplines sportives, à majorité masculines.
Roger Federer et Lleyton Hewitt ont récemment disputé une exhibition d’un genre inédit, en cinq manches, avec des sets réduits au meilleur des quatre jeux et des tie-break raccourcis. Un tel format sera-t-il bientôt utilisé en tournois officiels?
Non. Il s’agissait d’une exhibition, rien de plus. Une telle expérience est intéressante à suivre dans un tel cadre, mais elle reste très éloignée de ce qui peut se faire en tournoi officiel.
Il n’est donc pas question de faire évoluer le tennis, pour réduire notamment la durée des matchs?
Nous réfléchissons à des évolutions, mais elles se feront dans le cadre du règlement actuel. Pour satisfaire les diffuseurs, il est possible que le temps d’échauffement avant un match soit diminué. Les télévisions le trouvent trop long. Nous discutons également de la possibilité de raccourcir le temps entre les jeux. Mais nous resterons dans les règlements.
Que pensez-vous, au sein de l’ATP, de la création récente en Asie de l’International Premier Tennis League?
Nous trouvons intéressante l’idée d’aller vers de nouveaux marchés et de tester des formules différentes. Sous forme d’exhibition, l’IPTL peut être séduisante. Mais j’y mettrais un bémol: il est important de maintenir une période dans l’année, après la finale du Masters, libre de toutes compétitions afin de laisser les joueurs se reposer. A l’ATP, nous sommes très attentifs à ce que les joueurs ne soient pas plus sollicités qu’ils le sont déjà.
Quelle importance accordez-vous au tournoi olympique?
Il ne dépend pas de nous, sa gestion relève de l’ITF et du CIO. Mais il compte beaucoup à nos yeux. Nous avons encore pu le mesurer à Londres en 2012: le tennis en est phase ascendante aux Jeux. L’implication des joueurs est de plus en plus marquée. Pour cette raison, nous en tenons compte en construisant le calendrier des années olympiques. Avec un tournoi olympique coincé entre Wimbledon et l’US Open, ça n’est jamais facile. Les contraintes sont fortes. Mais nous le faisons. Et nous continuerons à le faire.