Faut-il y voir un signe? Thomas Bach était à Glendale, en Arizona, au cours du dernier week-end. Le président du CIO a assisté, parmi l’imposante colonie des invités, au Super Bowl. Il y a été témoin de la victoire des New England Patriots, l’équipe de Boston, sur les Seahawks de Seattle. Un succès serré, long à se dessiner, mais au final indiscutable. Une victoire de Boston, la ville choisie par le Comité olympique américain (USOC) pour défendre les chances des Etats-Unis dans la course aux Jeux d’été en 2024.
En Arizona, Thomas Bach n’était pas seulement un spectateur comme un autre du grand show annuel de la NFL. Le dirigeant allemand a rempli ses obligations médiatiques. Une interview sur NBC, la chaîne des Jeux olympiques aux Etats-Unis, qui diffusait le Super Bowl. Un entretien individuel au quotidien USA Today. Dans les deux cas, les questions ont surtout porté sur la candidature de Boston, sur ses chances et sur ses atouts.
Malin et averti, Thomas Bach ne s’est pas laissé entraîner à en dire trop. Mais, rompu à l’exercice, il a également évité le piège de la langue de bois. Sur NBC comme à USA Today, le président du CIO n’a jamais été trop vague, à défaut d’être réellement précis.
Première mise au point: la course n’est pas gagnée d’avance. A des médias américains parfois enclins à un certain nombrilisme, Thomas Bach a rappelé que la bataille pour l’obtention des Jeux était une compétition. Elle l’était depuis le premier jour, avant même le coup de pistolet du starter. Et elle le restera jusqu’au moment du vote. « Le comité olympique américain est une organisation sportive, a suggéré Thomas Bach. A ce titre, il sait ce que le mot compétition veut dire. Or, nous sommes dans une compétition. La victoire n’est donc jamais acquise d’avance. » Une façon très diplomatique de faire comprendre aux Américains que, même annoncés favoris, ils n’ont pas encore touché le jackpot.
Pressé de questions sur Boston 2024, Thomas Bach a expliqué que l’USOC semblait avoir progressé sur son approche du dossier en adoptant une « approche plus internationale. » Selon le président du CIO, les Américains auraient compris qu’ils n’étaient pas seuls au monde, mais qu’ils appartenaient à un mouvement olympique global et planétaire. Un progrès, dit-il. « Ils en sont l’un des piliers, mais pas le seul », a avancé Thomas Bach. Compétiteurs, donc, mais pas seuls en course.
Un problème, les groupes d’opposition à la candidature de Boston, très actifs dans la capitale du Massachusetts? Pas pour Thomas Bach. « Dans un pays démocratique comme les Etats-Unis, vous n’obtiendrez jamais un soutien à 100% d’un projet d’une telle envergure, explique le dirigeant allemand. Au CIO, nous serions très suspicieux face à un dossier américain qui aurait l’aval de l’ensemble de la population. »
Quant à la qualité du projet olympique de Boston, Thomas Bach est resté évasif. On s’en doutait. « Une grande ville avec une histoire très riche », a-t-il résumé. Avant d’ajouter: « Il revient maintenant au comité de candidature de construire une histoire autour de ce potentiel. » Tout est à faire. A Boston comme ailleurs.