Les inscriptions sont à peine closes, mais la campagne est bien lancée à la FIFA pour la succession de Sepp Blatter. Cinq jours après la date limite de dépôt des candidatures, le plus jeune des postulants a lancé l’offensive. Le prince Ali bin Al-Hussein de Jordanie a ouvert les hostilités depuis Londres, où il a tenu une conférence de presse. Un premier round musclé.
Pas encore quadragénaire (il est né le 23 décembre 1975), déjà vice-président de la FIFA, le prince jordanien a appelé à un débat public pour confronter les idées et les projets des quatre candidats en lice. « Puisque l’on parle de transparence, j’aimerais voir avant l’élection un débat public en présence également du président en exercice pour que tout le monde puisse voir les positions de chacun », a-t-il souhaité. Poussant plus loin sa proposition, il a suggéré que l’opération pourrait être montée dès le mois prochain, en marge du Congrès annuel de l’UEFA à Vienne. Sepp Blatter et le Néerlandais Michael Van Praag, les deux doyens de la course, y seront. Luis Figo et lui-même pourraient s’y rendre. Le débat serait télévisé sur internet et accessible en streaming sur toute la planète.
Visiblement peu adepte de la langue de bois, le prince Ali a expliqué: « A l’évidence, il y a un peu la culture de l’intimidation, si l’on peut dire ainsi, à la FIFA. Je ne peux développer qu’en rappelant que, dans le passé, certains qui ont pris des positions de principe, ont fini par être punis pour cela. Blatter est le président et le président doit être tenu responsable de ce qu’il se passe. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il a fait dans le passé. Mais si l’on aborde à proprement parler la réforme, je ne pense pas qu’on puisse dire qu’on l’ait vu. Il a aussi fait la promesse qu’il ne se représenterait pas et manifestement, ce n’est pas le cas. En toute honnêteté, je pense qu’il faudrait donner leur chance à d’autres, y compris moi-même. »
Jouant le jeu de la transparence, Ali bin Al-Hussein a levé le voile sur le sujet toujours très mystérieux à la FIFA des lettres de soutien des fédération nationales. Heureux de son effet, il a indiqué qu’il avait reçu les siennes d’organisations émanant de trois des six confédérations continentales: l’Europe, où la Biélorussie, Malte, la Géorgie et l’Angleterre le soutiennent, l’Amérique du Nord et Centrale (Etats-Unis), et enfin l’Asie. Un dernier continent où il peut compter sur la présence à ses côtés de la Fédération jordanienne. Normal, il en est le président.