Après le taekwondo, le cyclisme et le badminton, un autre sport a entrepris de jouer à fond la carte de la francophonie. Depuis le printemps dernier, le baseball et son pendant féminin, le softball, se sont dotés d’une association francophone. Son président et fondateur, Didier Seminet (à droite sur la photo, avec Thierry Braillard, le secrétaire d’Etat français aux Sports), par ailleurs à la tête de la Fédération française de baseball et softball, en a expliqué à FrancsJeux les objectifs et les enjeux.
FrancsJeux: A quelles motivations a obéi la création de l’Association francophone de baseball et softball?
Didier Seminet: Nous avons créé cette association en mai 2014, à Hammamet, en marge du Congrès de la Fédération internationale de baseball et softball (WBSC). Nous avons démarré avec 13 fédérations membres. Nous en comptons aujourd’hui 17. Mais l’association possède un potentiel d’une soixantaine de pays. Sa motivation est double. Elle répond, d’une part, à la volonté exprimée par le Comité français du sport international (CFSI) de mettre en place une stratégie internationale. Avec cette association, nous ambitionnons de diffuser à travers notre sport les valeurs de la francophonie. Mais sa création répond également à une demande, beaucoup plus large, de la WBSC. Dans sa quête de retrouver les Jeux olympiques, notre fédération internationale veut montrer que le baseball et le softball sont des disciplines globales et universelles. La WBSC souhaite casser pour de bon l’image américaine véhiculée à tort par nos deux sports.
L’association est-elle membre de l’AFCNO, où sont regroupés les comités nationaux olympiques francophones?
Pas encore, mais les démarches ont débuté pour rejoindre l’AFCNO. J’ai rencontré Roger Piarulli (le président de l’Union mondiale francophone de taekwondp) et Richard Remaud (trésorier de l’Association francophone de badminton). Nous marchons sur leurs traces. Nous avons déjà programmé un premier événement, un Mondial francophone de baseball et softball, réservé aux jeunes joueurs de moins de 12 ans. Il se déroulera en 2017, en marge des prochains Jeux de la Francophonie en Côte d’Ivoire.
Quel rôle une fédération comme la vôtre peut-elle jouer dans la bataille engagée par la WBSC pour que le baseball et le softball retrouvent leur place aux Jeux olympiques?
Nous faisons en sorte, à notre niveau, de montrer que le baseball se pratique en Europe. Surtout, nous travaillons de façon très proche avec la fédération japonaise. Nous avons ainsi invité la meilleure équipe amateur japonaise, l’an passé, à un tournoi international à Sénart, en banlieue parisienne, avec les Pays-Bas et la Belgique.
Quelles chances accordez-vous à vos deux sports de retrouver les Jeux en 2020 à Tokyo?
J’y crois très fort. Je suis très confiant. En septembre 2013, lors du Congrès du CIO à Buenos Aires, la déception de voir le baseball et le softball recalés pour l’entrée aux Jeux a été immédiatement effacée par l’annonce de la victoire de Tokyo pour les JO de 2020. Au Japon, le baseball est le premier sport collectif. Les stades attirent au quotidien, en saison, 40 à 60.000 spectateurs. Il nous semble impossible de dissocier les Jeux de Tokyo du baseball et du softball.
A trois jours de la présentation aux pouvoirs publics de l’étude d’opportunité d’une candidature de Paris aux Jeux de 2024, quels sentiments vous inspire le projet olympique français?
En ma qualité de citoyen français et de président d’une fédération française, je suis à fond derrière le projet de Paris 2024. Mais, dans ma position de président de la fédération de baseball et softball, je suis plus partagé. J’aurai beaucoup de travail, le moment venu, pour convaincre les porteurs de la candidature de considérer nos deux sports pour postuler au programme des Jeux de 2024.