L’édition 2015 de CISA, la Convention Internationale du Sport en Afrique, approche à grands pas. Elle se tiendra à Kigali, la capitale du Rwanda du 11 au 15 mars 2015. Une édition qui sera notamment marquée par la présence de Lamine Diack, le président de l’IAAF, et de Mustapha Larfaoui, l’ancien président de la FINA. Organisateur de la manifestation, le Sénégalais Diamil Faye (à gauche sur notre photo) détaille pour FrancsJeux les enjeux de CISA 2015 et les perspectives du sport africain.
FrancsJeux: Quel sera le principal temps fort de CISA 2015, le mois prochain à Kigali?
Diamil Faye: Cette édition sera marquée par une réflexion et des débats sur l’évolution de l’administration du sport en Afrique et ses perspectives d’évolution. De ce point de vue, le continent se trouve un peu à la croisée des chemins, avec le départ d’une génération, symbolisée par Lamine Diack et Mustapha Larfaoui, et l’émergence d’une autre, plus jeune. Nous vivons actuellement une période de transition.
Quels seront les autres grands thèmes de CISA 2015?
Un thème sera consacré au dopage, avec l’entrée en vigueur depuis le début de l’année du nouveau code mondial antidopage. Nous discuterons également de l’avenir des Jeux Africains et du modèle que cet événement continental doit suivre. A l’heure où l’Europe va organiser ses premiers Jeux Européens, les Jeux Africains doivent se pencher sérieusement sur leur avenir. L’événement n’a pas de droit de télévision, ses meilleurs athlètes font souvent défaut pour des questions de calendrier, sa commercialisation n’est pas satisfaisante et la question de sa propriété n’a jamais été tranchée. Nous organiserons également, comme l’an passé, un séminaire des journalistes sportifs africains. Et nous ferons venir des formateurs du CIO pour qu’ils rencontrent la trentaine d’athlètes, pour la plupart rwandais, présents pendant la Convention.
L’organisation de CISA 2015 au Rwanda traduit-elle une volonté de ce pays de s’investir dans le sport?
Oui. Le Rwanda est actuellement l’un des pays africains les plus ambitieux, dans le domaine du sport, mais aussi plus largement dans le développement économique. Ses autorités ont mis en place une stratégie très claire. Sur le plan sportif, son comité national olympique, membre de l’AFCNO, manifeste une volonté d’aller de l’avant. Les Rwandais ont compris la nécessité de se structurer et d’avoir une vision à long terme. A l’avenir, il faudra compter avec le Rwanda.
La retrait de la ville d’Edmonton dans la course aux Jeux du Commonwealth en 2022 laisse Durban seule en lice. Pensez-vous que l’organisation désormais quasi acquise d’un tel événement pourrait conduire l’Afrique du Sud à renoncer à une candidature aux Jeux olympiques d’été en 2024?
Il est encore difficile de répondre. Tout dépend de la logique de départ de l’Afrique du Sud concernant les Jeux du Commonwealth. Si la candidature de Durban visait avant tout à renforcer son expérience et son expertise dans l’organisation de grands événements, alors recevoir les Jeux du Commonwealth n’aura pas d’effets négatifs sur une possible candidature aux Jeux olympiques. Dans l’ancienne formule du processus de candidature du CIO, deux années entre les deux événements auraient constitué un délai trop court pour l’Afrique du Sud. Mais la donne a changé avec l’Agenda 2020. Désormais, Durban peut se lancer dans l’aventure pour 2024 en se faisant aider par d’autres villes sud-africaines. La tentation d’y aller peut être grande, pas forcément pour gagner, mais avec la volonté de se positionner dans la perspective des Jeux de 2028.
La récente actualité autour d’une éventuelle candidature de Paris aux Jeux de 2024 a-t-elle eu beaucoup de retentissement en Afrique?
Nous l’avons suivie. En Afrique, tout le monde est un peu dans l’attente d’une décision. Mais je n’ai pas senti un véritable buzz autour de ce qui s’est passé la semaine passée, sans doute parce qu’il n’y a rien de vraiment neuf autour du projet. Il y a toujours une volonté d’y aller, mais personne en France n’a encore appuyé sur le détonateur pour dire « C’est parti ». Et puis, la question d’un point de vue africain n’est pas tellement quand, mais surtout comment Paris va être candidate. La France a connu plusieurs tentatives malheureuses. Nous attendons maintenant une candidature différente des précédentes.