Mais où s’arrêtera-t-il? Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah, souvent montré du doigt comme l’un des hommes les plus puissants du mouvement olympique, veut étendre encore son influence dans le monde sportif. Avec une cible désignée: la commission exécutive de la FIFA. Sa candidature vient d’être officiellement déposée auprès de l’Association asiatique de football (AFC) par sa la Fédération du Koweït, une institution nationale dont il a dirigé la destinée entre 1990 et 2003. Sheikh Ahmad ambitionne de décrocher l’une des places réservées à l’Asie au sein de la commission exécutive de la FIFA.
Avec quelle ambition? Officiellement, pour servir au mieux les intérêts du football mondial. Et, plus spécifiquement, de son développement dans la région du Golfe et sur le continent asiatique. Premier défenseur du Mondial 2022 au Qatar, Sheikh Ahmad l’a exprimé dans un communiqué annonçant sa candidature à la FIFA: « Pour le football asiatique, la priorité est aujourd’hui de s’assurer que le Qatar organise la meilleure Coupe du Monde possible en 2022. Ce premier Mondial de football de la FIFA dans la région pourra avoir, j’en suis sûr, un impact considérable en Asie et au Moyen-Orient, et il devrait inciter des millions de jeunes à se lancer dans le sport. »
Le message est clair: Sheikh Ahmad souhaite s’imposer comme la voix des pays du Golfe, et plus largement du continent asiatique, dans une institution mondiale encore largement dominée par l’Europe. Il pourrait même, murmure-t-on déjà dans les couleurs de la FIFA, se poser rapidement en contrepoids au pouvoir de Sepp Blatter. Avec un scénario en tête: succéder au président suisse lors des élections pour le poste suprême en 2019.
En attendant, Sheikh Ahmad devra gagner sa place à la commission exécutive de la FIFA. Sur le papier, ses chances sont réelles. Avec lui, cinq autres dirigeants ont fait acte de candidature pour les trois sièges réservés à l’Asie: le Coréen Chung Mong-gyu, le Thaïlandais Worawi Makudi, le Malaisien Tengku Abdullah, le Qatari Saud Al Mohannadi, et enfin le Japonais Kohzo Tashima. Six hommes pour trois places, un défi largement à la portée du puissant Koweïtien, habitué depuis longtemps à mener les campagnes et à les remporter. Surtout, Sheikh Ahmad devrait pouvoir compter sur le soutien de l’actuel président de l’AFC, le Bahreïnien Salman Ebrahim bin Al Khalifa, qu’il a largement contribué à faire élire lors du scrutin en 2013.
Ancien patron de l’OPEP, Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah possède déjà sur sa cheminée l’une des plus impressionnantes collections de fonctions dirigeantes du sport international. Il siège à la commission exécutive du CIO, préside l’Association des comités olympiques asiatiques (OCA) et l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), dirige la puissante Solidarité olympique. En glissant un pied à la FIFA, il étendrait encore son domaine d’influence. A suivre.