Les porteurs du projet Paris 2024 peuvent se frotter les mains: Manuel Valls, le Premier ministre français, et Anne Hidalgo, la maire de Paris, marchent du même pas. Pour preuve la position du chef du gouvernement sur l’épineux dossier de l’extension du stade de Roland-Garros, où il s’est déclaré favorable à la position défendue par Anne Hidalgo et à la Fédération française de tennis (FFT). Une position contraire à celle de son ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, et des associations environnementales.
Manuels Valls s’est longuement entretenu, mercredi, avec le président de la FFT, Jean Gachassin. Une entrevue dont il est ressorti avec ce commentaire: « L’Etat donnera son accord à l’ensemble des procédures relevant de la compétence de la Fédération dans les prochaines semaines, afin de permettre rapidement un début des travaux » d’agrandissement du stade de la Porte d’Auteuil. Son communiqué, publié tard mercredi soir, précise que le projet d’extension de la FFT « a franchi toutes les étapes liées à sa préparation en s’adaptant aux prescriptions et aux observations qui lui ont été faites ».
Une position sans nuance, qui sonne comme un désaveu cinglant pour sa ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal. Un rapport d’experts publié mi-février par ses services avait en effet conclu à la « faisabilité » du projet alternatif de modernisation du site, défendu par des associations pour préserver l’intégrité du Jardin des Serres d’Auteuil à Paris.
Pour la Fédération française de tennis, le feu vert donné par Manuel Valls devrait permettre d’en finir d’un (trop) long feuilleton sur le pourquoi et le comment de l’extension de Roland-Garros, un dossier ouvert en 2010 et jugé vital pour le développement du tournoi et l’avenir du tennis français.
Pour le projet d’une candidature de Paris aux Jeux de 2024, la position du Premier ministre apparaît comme une toute aussi bonne nouvelle. Et cela, pour au moins deux raisons. Primo, elle démontre que Manuel Valls et Anne Hidalgo marchent dans la même direction, une situation encore peu probable quelques mois en arrière. Secundo, le Premier ministre et la maire de Paris s’accordent sur une priorité: renforcer au maximum les chances de la capitale de décrocher en juillet 2017 l’organisation des Jeux d’été de 2024.
Manuel Valls l’a dit: la modernisation du stade de Roland-Garros peut être « un révélateur de la capacité de la France à faire aboutir des projets stratégiques et emblématiques, au travers de grands événements sportifs internationaux, notamment les Jeux olympiques ». Anne Hidalgo lui a emboîté le pas: « A l’heure où Paris envisage de s’engager dans une candidature aux Jeux olympiques de 2024, un tel retard pris dans l’extension de Roland-Garros serait un très mauvais signal envoyé au CIO. Il réduirait considérablement nos possibilités de l’emporter ». Le message est clair: priorité au projet olympique.
L’affaire n’est peut-être pas tout à fait bouclée. L’AFP croit savoir, citant des « spécialistes du dossier », que Ségolène Royal pourrait lancer une contre-offensive et essayer d’obtenir gain de cause auprès du président, François Hollande. Mais une chose est sûre: le chef du gouvernement et la maire de Paris ont signé un pacte autour de l’ambition olympique française. Une entente cordiale qui arrive au bon moment, à quelques semaines du vote des maires d’arrondissement, puis du Conseil de Paris, sur le projet d’une candidature de la capitale.