Cette fois, le doute n’est plus permis. Anne Hidalgo, la maire de Paris, s’est rangée à la cause du projet olympique de la France. Elle a oublié ses réserves, envoyé ses réticences aux oubliettes. Mieux: elle croit aux chances de la candidature de la capitale pour les Jeux de 2024. Elle l’a expliqué sans nuance sur France Inter, ce jeudi 12 mars, s’exprimant au présent et au futur et plus au conditionnel.
« Aujourd’hui, nous sommes en passe de pouvoir porter cette candidature, a expliqué Anne Hidalgo. Le mouvement sportif s’est posé les bonnes questions : Pourquoi avons nous perdu ? Qu’est-ce-qu’il faut faire pour construire une candidature gagnante ? Combien ça coûte ? Quelle sera l’empreinte écologique des Jeux ? ».
Un retournement de situation que la maire de Paris avait amorcé dès le 12 février dernier, en recevant des mains de Bernard Lapasset, le patron du Comité français du sport international (CFSI), le rapport de l’étude d’opportunité sur une candidature française. A l’époque, on lui prêtait encore une hésitation entre les Jeux de 2024 et l’Exposition Universelle en 2025. Aujourd’hui, Anne Hidalgo a fait son choix: les JO.
Interrogée par France Inter sur une éventuelle candidature à l’Exposition Universelle, elle a répondu : « Il faut revoir sans doute la gouvernance. L’Expo Universelle, ça n’engage pas simplement une ville (…), mais c’est quelque chose qui doit engager pleinement l’ensemble du pays, avec tout un territoire, le Grand Paris. Il faut tenir compte des exigences de ce qu’est une Exposition Universelle (…) On peut innover, imaginer des choses nouvelles, mais il faut je crois, comme c’est en train d’être fait aujourd’hui sur les Jeux, penser une gouvernance efficace si on y va. »
A l’évidence, la maire de Paris a changé sa veste. L’Exposition Universelle n’a plus ses faveurs. Les Jeux, si. Le résultat d’une soigneuse opération de séduction entamée dès l’automne dernier par le mouvement sportif, conduit par Bernard Lapasset, Denis Masseglia, le président du CNOSF, Tony Estanguet et Guy Drut, les deux membres français du CIO, et Emmanuelle Assmann, la présidente du Comité paralympique français. Un retournement de situation qui devrait être confirmé au cours des prochaines semaines par le vote du Conseil de Paris et des maires d’arrondissement sur le projet d’une candidature de Paris aux Jeux de 2024.
Sur France Inter, Anne Hidalgo est allée plus loin que la seule expression de son soutien au dossier olympique. Elle a avancé ses pions en suggérant que le dispositif de Paris 2024 devrait faire une grande place à la Seine-Saint-Denis. Un département « stratégique par sa population, jeune, dont les parents sont nés souvent ailleurs, une population qui a envie de s’engager, qui aujourd’hui nous envoie des messages de détresse, a-t-elle insisté. Il peut y avoir là un effort massif, à travers une grande compétition comme celle des Jeux, pour accompagner les transformations d’un territoire en impliquant la population ».
Anne Hidalgo va plus loin, elle apporte ses idées: « Ce territoire est aussi stratégique car il constitue une ouverture sur le nord de l’Europe, le chemin jusqu’à Roissy. » Elle a précisé en avoir déjà discuté avec de « nombreux élus », dont le président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et le président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone, lui aussi élu du département. A croire que la maire de Paris veut non seulement soutenir à fond la candidature, mais aussi participer à sa vision. Qui l’eut cru.