Surprenant. Appelé à choisir entre Berlin et Hambourg la ville requérante aux Jeux d’été de 2024, le Comité olympique allemand (DOSB) a opté lundi 16 mars pour la seconde des deux. A l’option de la capitale, hôte des Jeux de 1936, les dirigeants ont préféré la cité portuaire du nord du pays. Un choix qui peut sembler étonnant. Et qui, de l’avis général, n’a pas été aisé. Alfons Hörmann, le président du comité olympique, l’a avoué à la presse à la sortie de la réunion: « Le choix a été difficile, mais nous avons opté pour Hambourg dont le projet s’articule autour d’un concept olympique fascinant et compact ».
Les porteurs de la candidature d’Hambourg ont en effet parfaitement retenu les leçons de l’Agenda 2020 du CIO. Leur dossier imagine un parc olympique situé dans la zone de Kleiner Grasbrook, une île reliée par un pont au reste de la ville. Il prévoit également de construire certains sites à proximité immédiate du port. Le concept se veut résolument urbain. Il promet la possibilité aux athlètes et spectateurs de rejoindre l’ensemble des lieux de compétition à pied ou en vélo.
Le choix final du DOSB est intervenu en début de soirée, au terme d’une journée marathon où les deux équipes adverses ont été invitées à présenter leur projet. Les présidents des sports olympiques étaient tous présents. A l’heure du vote, 18 d’entre eux ont opté pour Hambourg, 11 se déclarant favorables à Berlin. Enfin, quatre votants ont désigné les deux villes à la fois.
A en croire Alfons Hörmann, la victoire d’Hambourg n’a pas seulement tenu au vote des membres du DOSB. « Nous avons également pris en compte l’avis des experts consultés et les sondages d’opinion sur le soutien populaire dans les deux villes en course », a-t-il expliqué. Un dernier paramètre qui aurait fait pencher la balance du côté d’Hambourg. Au dernier pointage, 64% de la population s’y déclarent en faveur du projet olympique, contre 55% à Berlin. L’écart est faible, mais pas négligeable. La décision prise lundi soir doit non seulement être ratifiée par une assemblée générale extraordinaire du DSOB, samedi à Francfort, mais surtout par un référendum local à Hambourg. Sauf surprise, cette consultation devrait être favorable. A Berlin, le risque était plus grande de voir le non l’emporter, ce qui aurait envoyé aux oubliettes l’idée même d’une candidature allemande.
Il reste maintenant aux porteurs du projet olympique allemand a convaincre l’opinion de la pertinence d’une candidature. « Nous avons confiance, a avoué Alfons Hörmann. Nous allons structurer notre discours et affiner nos arguments. » Mais la partie ne sera pas simple. Personne n’a oublié, dans le mouvement sportif allemand, que le dernier référendum olympique, organisé en préalable à une candidature de Munich pour les Jeux d’hiver de 2022, s’était soldé par un échec.