L’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été (ASOIF) a tenu sa première réunion de l’année 2015, au début du mois de mars à Lausanne. Au centre des débats, l’Agenda 2020 du CIO et ses conséquences sur les fédérations internationales. Son président, l’Italien Francesco Ricci Bitti, le président de la Fédération internationale de tennis (ITF), a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Quelle est la position de l’ASOIF sur la question de l’Agenda 2020?
Francesco Ricci Bitti: L’ASOIF soutient sans restriction l’Agenda 2020 du CIO. Nous y avons largement contribué, grâce notamment à la présence de certains de nos membres dans les différents groupes de travail qui l’ont élaboré. Parmi ses résolutions, celles qui concernent la réduction du coût des Jeux, tout à la fois dans le processus de candidature et dans leur préparation, intéressent particulièrement les fédérations internationales. Mais nous soutenons également l’idée de donner plus de souplesse au programme des Jeux, et la création d’une chaîne de télévision olympique.
Pourquoi la réduction du coût des Jeux vous semble-t-elle importante?
Elle est importante car nous devons faire en sorte que les Jeux puissent se dérouler dans autant de villes qu’il est possible sur l’ensemble de la planète. Nous pensons, par ailleurs, qu’il faut aujourd’hui mieux communiquer vers l’extérieur sur le coût réel des Jeux, en distinguant bien les coûts d’organisation et ceux qui sont liés au développement à plus long terme d’une ville et d’une région, comme par exemples les infrastructures de transport. Quelques-unes des principales fédérations internationales sont actuellement confrontées au même défi. Aussi, nous devons tous faire des efforts pour aider les villes à organiser les événements au moindre coût.
Jean-Christophe Rolland, le président de la Fédération internationale d’aviron (FISA), a exprimé dans FrancsJeux sa crainte que la recommandation du CIO aux villes olympiques d’utiliser plutôt des sites déjà existants ne représente, à terme, un frein au développement de son sport et de ses infrastructures. Pour l’aviron, les Jeux ont en effet souvent été l’occasion de construire de nouvelles installations. Partagez-vous son point de vue?
Nous devons encourager les villes à plutôt utiliser des sites existants ou temporaires. Mais l’ASOIF n’est évidemment pas opposée à l’idée qu’une ville ait envie de construire un complexe d’aviron, avec la perspective d’organiser plus tard des grandes compétitions, d’y installer un centre d’entraînement ou d’y permettre la pratique de loisir. Mais nous devons nous assurer que ce qui est construit puisse être rentable et laisse un héritage tangible.
Etes-vous d’accord, en votre qualité de président de l’ASOIF, avec la volonté du CIO de donner plus de souplesse au programme des Jeux?
Oui. Une plus grande souplesse dans le programme nous semble une bonne chose, mais en même temps le succès des Jeux de Londres en 2012 a montré que le programme actuel était bien équilibré et attractif sur l’ensemble de la planète. Le challenge, désormais, sera de trouver un juste équilibre entre la nécessité de conserver les épreuves historiques sur lesquelles ont été construites l’histoire et la culture des Jeux, tout en ajoutant des disciplines nouvelles susceptibles d’attirer un public plus jeune.
La question de la répartition des droits de télévision des Jeux de Rio en 2016 entre les fédérations internationales a été abordée, au début du mois, à l’occasion de la réunion de l’ASOIF à Lausanne. Que proposez-vous au CIO?
Les revenus issus des Jeux de Rio ne devraient pas beaucoup augmenter par rapport à ceux des Jeux de Londres, dans la mesure où les principaux contrats de télévision avaient été signés pour les deux éditions. En plus, nous aurons deux nouveaux sports en 2016, le golf et le rugby. Enfin, neuf sports ont été réévalués dans le programme de répartition des droits pour les Jeux de Rio, alors que seulement quatre ont été rétrogradés. Nous n’attendons pas une hausse des revenus très significative pour les fédérations internationales. Mais notre Conseil doit faire une proposition à l’ASOIF sur la répartition des droits TV lors de son assemblée générale le 22 avril 2015.