Et de trois. Michel Platini, l’ancien capitaine des Bleus, a été reconduit mardi 24 mars à la présidence de l’UEFA pour un troisième mandat. Une élection sans la moindre surprise, la course ayant été réduite à un seul concurrent. Mais un résultat en forme de plébiscite. A 59 ans, le Français a été réélu par acclamation. Rien que cela.
Placé pour la première fois à la tête du football européen en 2007, Michel Platini a renforcé année après année son emprise sur l’UEFA. Sa première victoire, il l’avait acquise d’une courte tête. La deuxième, en 2011, avait été obtenue à l’unanimité. Mardi, à Vienne, le Français n’a pas eu besoin d’inviter les 54 représentants des pays qui composent l’UEFA à se suivre devant l’urne. Il a décroché un troisième mandat sous un tonnerre d’applaudissements.
Il faut dire que les résultats plaident pour lui. Michel Platini l’a expliqué: « En huit ans, l’UEFA a réussi le tour de force de quasiment tripler ses revenus tout en ouvrant ses compétitions au plus grand nombre ». A son arrivée sur le fauteuil présidentiel, l’instance européenne du football avouait des recettes de 895,5 millions d’euros. A l’issue de la saison 2013-2014, elles ont atteint 1,73 milliard d’euros. Pour 2015-2016, les projections anticipent un pactole de 4,6 milliards de recettes.
Solidement installé à la présidence, Michel Platini peut se concentrer sur ses deux « missions. » La première tient dans son programme de campagne. La seconde vise à discréditer Sepp Blatter, le président de la FIFA, en course pour conserver son poste malgré ses 79 ans et un bilan catastrophique.
Son programme ? Luter contre la montée des nationalismes dans le football européen. « Cela faisait très longtemps que nous n’avions pas dû faire face à une telle montée des nationalismes et des extrêmes en Europe, insiste-t-il. Cette tendance insidieuse, on la retrouve dans nos stades car le football est le reflet de la société. » Pour y faire face, Michel Platini appelle « à une prise de conscience des pouvoirs publics afin d’éviter que nous revivions les heures sombres d’un passé pas si lointain, un passé ou les hooligans et fanatiques en tout genre faisaient régner la loi dans quelques stades d’Europe ». Il milite pour un « durcissement des interdictions de stade au niveau européen » et à « la création d’une police européenne du sport ».
Sa victoire en poche, Michel Platini n’a pu s’empêcher de se moquer de Sepp Blatter. On s’y attendait. « Je ne serai pas le capitaine d’un navire en pleine tempête qui s’accroche à la barre coûte que coûte, a-t-il suggéré sans citer directement le dirigeant suisse. Non. Simplement le capitaine d’une équipe qui gagne. »
Surtout, le patron du football européen a longuement insisté sur la nécessité de pouvoir compter sur une FIFA forte et solide. « La FIFA, nous l’aimons profondément, a-t-il plaidé. C’est précisément pour ça que nous aimerions qu’elle soit parfaite. Nous, Européens, voulons une FIFA respectable et respectée. Sachez que nous sommes prêts à travailler main dans la main, pour le bien du football mondial, pour le bien de ses 209 fédérations et pour le bien de la FIFA. » Main dans la main, certes, mais certainement pas dans celle de Sepp Blatter.