La commission d’évaluation du CIO pour les Jeux d’hiver 2022 a bouclé, mercredi 25 mars, le deuxième jour de sa visite à Pékin. Il lui en reste encore trois avant de plier bagages, quitter la Chine et se préparer à la rédaction d’un rapport toujours crucial dans la course aux JO. Une deuxième journée où ses 19 membres ont dû faire preuve de beaucoup d’imagination pour croire en des Jeux d’hiver dans la capitale chinoise à échéance 2022. A sept ans de l’événement, le projet présenté par la Chine apparaît très séduisant sur le papier, mais encore très incertain dans la réalité.
Premier constat: la pollution. Un sujet de préoccupation récurrent à Pékin et dans ses proches environs. Mercredi 25 mars, le niveau de pollution s’est révélé six fois supérieur au seuil que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère comme sans danger pour la santé. Un résultat que la délégation du CIO présente en Chine depuis le début de la semaine n’a pas eu besoin d’analyser longtemps. Il lui a suffit de respirer l’air ambiant pour comprendre qu’il serait hasardeux d’organiser des Jeux dans un tel décor.
Les Chinois le savent. Ils ne s’en cachent pas. Mais ils avaient prévu l’obstacle. Zhan Jiandong, le vice-président du comité de candidature, l’a assuré aux médias présents pendant la visite de la commission d’évaluation: « La qualité de l’air est satisfaisante dans les zones rurales où sont prévus les sites de ski et de snowboard, mais elle demeure une préoccupation dans Pékin, où seraient disputées les compétitions des sports de glace. Mais nous avons mis un place en 2013 un plan d’action de cinq ans afin de réduire d’un quart le niveau de pollution. »
Le plan quinquennal prévoit principalement deux mesures: la fermeture progressive de la plupart des usines qui fonctionnent encore au charbon, et l’envoi progressif à la casse des véhicules les plus anciens qui circulent dans Pékin et sa région. Les premiers résultats seraient déjà visibles. Pas moins de 400 usines ont été fermées l’an passé. Elles devraient être encore 200 à les imiter avant la fin de l’année 2015. Selon les autorités chinoises, la consommation de charbon devrait baisser de 13 millions de tonnes d’ici l’année 2017.
Autre « fiction »: le transport. Mercredi 25 mars, les 19 membres de la commission d’évaluation du CIO ont mis près de 3 heures pour rallier en bus, depuis Pékin, la station de Yanqing où seraient disputées les épreuves de ski alpin, luge, bobsleigh et skeleton. A l’arrivée, il leur a fallu faire preuve d’une certaine imagination pour croire sur paroles les promesses du comité de candidature, fier d’expliquer que le site ne serait plus qu’à 20 minutes de trajet de la capitale après la mise en service d’un train à grande vitesse. Un même train permettrait de se rendre en 50 minutes vers les installations de ski nordique, situées à 200 km du village des athlètes de Pékin.
Les Chinois ont tout prévu. Ils jurent, la main sur le coeur, que la neige serait abondante au moment des Jeux, l’air frais comme un matin de printemps et les transports rapides et sûrs. A ceux qui ont vécu les Jeux de Pékin en 2008, les promesses semblent crédibles.