Hasard ou pas? Au lendemain du vote du Conseil de Paris en faveur du projet olympique de la capitale, le mouvement sportif français s’est réuni en grandes pompes, ce mardi 14 avril, au siège du CNOSF. Officiellement, pour présenter la nouvelle identité du comité national olympique et lever le voile sur le futur Club France aux Jeux de Rio. Mais les observateurs ne s’y sont pas trompés: la campagne pour les Jeux de 2024 a débuté. Et elle devrait prendre de la vitesse au cours des prochains mois.
Les annonces, d’abord. Après 17 ans de bons et loyaux services, le vieux logo du CNOSF est parti rejoindre les livres d’histoire. Son successeur, dévoilé par Denis Masseglia, le président du CNOSF, marque un retour à une valeur sûre: le coq (notre photo). Un coq français plus moderne, tout en courbes et en lignes, censé symboliser la trace, le mouvement et la fierté. Sans faire encore l’unanimité, il a semblé convaincre. « Mais il faudra lui donner un peu plus de chair, le rendre plus solide », suggère Bernard Lapasset, le président de la World Rugby, futur patron de la candidature française.
Deuxième sujet: le Club France aux Jeux de 2016. Comme annoncé plus tôt, il sera hébergé au cercle hippique de Rio de Janeiro, un lieu de prestige situé au coeur de la ville, non loin du site d’aviron, vaste de 20.000 m2. Très comparable dans son esprit à celui des Jeux de Londres en 2012, il sera ouvert aux supporteurs. Denis Masseglia précise: « Sa vocation sera également de promouvoir la France et recevoir le monde. » En clair, assurer la promotion de Paris 2024 auprès des membres du CIO, des fédérations internationales et des médias étrangers. Pas question, donc, de regarder à la dépense. Jean-Michel Brun, le secrétaire général du CNOSF, a joué la transparence: « Il nous coûtera 1,6 millions d’euros, pour 63 jours d’exploitation, soit environ 25.000 euros par jour. »
L’essentiel, maintenant: le dossier Paris 2024. Denis Masseglia et Bernad Lapasset ne s’en cachent pas: la campagne commence maintenant, même si la date de l’annonce officielle de la candidature n’est pas encore fixée. Les prochaines semaines s’annoncent chargées. En voici le détail:
– 15 avril: première réunion de l’Association d’étude ambition olympique et paralympique. Présentée comme un comité de pré-candidature, elle doit se réunir en assemblée générale au siège du CNOSF. Autour de la table, les représentants de l’Etat, de la Région Ile-de-France, de la ville de Paris et du mouvement sportif. Il y sera question de gouvernance. Une première réunion, plus formelle que décisive.
– 16 avril: visite de François Hollande au CIO. Le chef de l’Etat doit visiter le Musée olympique de Lausanne, mais plus encore rencontrer Thomas Bach. Un rendez-vous très diplomatique, au cours duel François Hollande sera accompagné de Denis Masseglia et Tony Estanguet, l’un des deux membres français du CIO.
12 mai: J- 30 avant l’ouverture des Jeux Européens de Bakou 2015. Une date que le CNOSF a noircie sur son agenda pour présenter le dispositif prévu par le comité de candidature pour susciter l’engouement des Français, les franciliens en particulier, autour du projet olympique. Une vaste opération nationale devrait être organisée en septembre prochain afin de faire grimper les sondages d’opinion sur le bien-fondée de la candidature aux Jeux de 2024.
– 3 juin 2015: visite à Lausanne, au siège du CIO, d’une délégation française. Sa composition n’est pas encore finalisée, mais son carnet de route est connu: s’inscrire dans la nouvelle phase dite d’invitation des villes requérantes, mise en place par le CIO dans le cadre de l’Agenda 2020.
– 12 juin 2015: début des Jeux Européens. Rien n’est encore décidé, mais Denis Masseglia le confirme: « Nous serons physiquement présents à Bakou ». Une présence obligatoire, une cinquantaine de membres du CIO étant attendue dans la capitale de l’Azerbaïdjan pendant les Jeux Européens.
– Juin ou juillet: annonce officielle de la candidature. Bernard Lapasset l’explique: « Nous avons une date et un lieu en tête, le 31 juillet 2015 et la ville de Kuala Lumpur. Le CIO s’y réunira en session (pour désigner, notamment, la ville hôte des Jeux d’hiver de 2022). Il serait opportun que la décision de se porter candidat ait déjà été prise, car nous pourrions alors nous y présenter en force. »