Dernière ligne droite pour le comité d’organisation des Jeux Européens de Bakou. A moins de deux mois de l’ouverture de cette première édition (12 au 28 juin 2015), la capitale de l’Azerbaïdjan accueille jusqu’à la fin du week-end les deux ultimes épreuves tests, en lutte et en boxe. Pierce O’Callaghan, le directeur des sports de Bakou 2015 (à gauche sur la photo), a expliqué à FrancsJeux la raison d’être de ces répétitions. Et détaillé la vision sportive de l’événement continental.
FrancsJeux: Quelle stratégie avez-vous adopté pour l’organisation des test-events des premier Jeux Européens?
Pierce O’Callaghan: A la différence des Jeux olympiques, où ils sont obligatoires, les tests-events peuvent être organisés de façon très souple aux Jeux Européens. Pour certains sports, nous avons fait le choix d’épreuves à huis clos, moins coûteuses en temps et en moyens. Mais nous avons organisé six tests-events à taille réelle, dont celui de la gymnastique qui a été un grand succès. Aux Jeux Européens, la compétition de gym sera une sorte de laboratoire de la vision du président de l’Union européenne de gymnastique, le Français Georges Guelzec, pour l’avenir de ce sport. Nous aurons trois tapis différents, avec plusieurs disciplines en même temps, dont l’aérobic et la gym acrobatique. Il n’y aura aucun temps mort.
Les Jeux Européens peuvent-ils, comme les Jeux de la Jeunesse, servir de terrain d’expérimentation pour les sports olympiques?
Bien sûr. Ce sera le cas à Bakou, pas seulement pour la gymnastique. En judo, une épreuve par équipes est inscrite au programme. En canoë-kayak course en ligne, les athlètes disputeront un sprint de 200 m. En basket, la FIBA veut tester une épreuve de 3×3.
A Bakou, le tournoi de judo servira finalement de cadre aux championnats d’Europe. Cette nouveauté a-t-elle bouleversé vos plans en termes d’organisation?
Non. Nous devions avoir 350 judokas, nous en accueillerons 400, pour un tournoi organisé sur 4 jours. Mais nous aurons les meilleurs. Les athlètes sont très motivés à la perspective de disputer ces Jeux, pas seulement en judo. Ils veulent marquer l’histoire en étant les premiers à inscrire leur nom au palmarès. La vision de l’Association des comités olympiques européens (EOC), en créant cet événement, était d’y accueillir tous les quatre ans les championnats d’Europe de tous les sports du programme. Le cas du judo s’inscrit dans le sens de cette ambition.
Les Jeux Européens de Bakou comptent 20 sports. Est-ce le bon format?
Nous devions en avoir 12, nous en aurons finalement 20. Mais le nombre de sports du programme dépendra de la ville qui accueillera les Jeux. La volonté de l’EOC est de conserver à l’événement une taille en rapport avec la ville-hôte, avec des coûts maîtrisés et sans véritable processus de candidature.
A Bakou, l’Azerbaïdjan donne pourtant l’impression d’avoir dépensé sans compter…
Le pays en a profité pour se doter d’équipements sportifs dont il avait besoin. Mais il n’existe dans le dispositif aucun site de compétition qui ait été construit spécialement pour les Jeux Européens. Certaines installations sont temporaires. Les constructions durables avaient été décidées avant la désignation de Bakou comme ville-hôte des Jeux en 2015.
Faut-il s’attendre à une différence importante de niveau entre les sports où la route des Jeux de Rio passe par Bakou, comme le tennis de table ou le triathlon, et les autres?
Il est encore difficile de répondre, car les inscriptions individuelles ont commencé au début du mois d’avril. Inévitablement, une différence pourrait se faire sentir. En athlétisme, notamment, la compétition opposera les équipes d’Azerbaïdjan, Arménie, Slovaquie, Israël, Danemark… Mais pour une première édition, le niveau de participation devrait être plus élevé que prévu.
Le comité d’organisation semble n’avoir rencontré aucun problème majeur, malgré un temps de préparation très court. Comment l’expliquer?
L’Azerbaïdjan ne possédait aucune expérience d’organisation de grands événements sportifs internationaux. Les autorités du pays le savaient. Elles ont pris d’emblée la bonne décision: faire appel à des experts internationaux. La plupart des gens recrutés à des postes majeurs ont déjà travaillé à l’organisation des Jeux olympiques.