Candidatures

« Almaty colle parfaitement à l’Agenda 2020 »

— Publié le 22 avril 2015

Un peu plus de trois mois séparent Almaty et Pékin, les deux villes en course pour les Jeux d’hiver de 2022, du vote du CIO pour la ville-hôte de l’événement, prévu le 31 juillet 2015 à Kuala Lumpur. A l’amorce du dernier tour de piste, la lutte entre les deux candidats asiatiques semble encore très ouverte. Andrey Kryukov, le vice-président d’Almaty 2022 a répondu aux questions de FrancsJeux en marge de la Convention SportAccord à Sotchi.

FrancsJeux: Où en êtes-vous actuellement dans votre campagne de candidature pour les Jeux d’hiver de 2022?

Andrey Kryukov: Nous sommes à mi-chemin entre deux étapes importantes, la visite de la commission d’évaluation du CIO, qui s’est déroulée au mois de février, et le briefing des villes candidates prévu au mois de juin à Lausanne. Nous respectons scrupuleusement les règles du CIO et la procédure de candidature. Depuis la visite de la commission d’évaluation, nous avons réduit notre budget d’environ 500 millions d’euros. A la demande du CIO, nous avons abandonné un site de compétition, prévu initialement pour le ski alpin. Notre dossier est aujourd’hui encore plus compact et moins coûteux. Le concept principal de notre candidature est la souplesse. Nous venons de le prouver.

Quel est le point fort d’Almaty 2022? La compacité du dossier. Elle est unique pour une candidature olympique d’hiver. Pour ces Jeux d’hiver, nous ne transformerons pas notre ville et ne détruirons pas non plus nos montagnes. Le dispositif imaginé dans notre dossier est bâti autour de sites et de constructions déjà existantes. Nous avons ainsi pu réduire aux maximum tous les effets sur la nature et sur l’environnement. Le tremplin de saut à skis, par exemple, existe déjà. Il est situé en plein centre. A Almaty, les Jeux pourront parfaitement s’intégrer dans la ville.

Comment définiriez-vous la ville d’Almaty? Almaty est une ville jeune. Elle compte 1,6 millions d’habitants, dont 350.000 avouent entre 15 et 25 ans. Au temps de l’Union Soviétique, elle avait été développée autour des universités, pour en faire un haut lieu du système éducatif.

Vous étiez déjà candidats aux Jeux d’hiver de 2022 au moment où le CIO a adopté les résolutions de l’Agenda 2020. Cette nouvelle donne a-t-elle modifié votre approche de la course aux Jeux? Non. Au contraire. Nous collons complètement aux nouvelles règles de l’Agenda 2020. Notre candidature est peu coûteuse, elle s’appuie sur des installations existantes, elle respecte l’environnement. Et nous pouvons compter sur un important soutien populaire. Nous avons déjà reçu plusieurs dizaines de milliers de dossiers de candidature pour être volontaire aux Universiades d’hiver en 2017.

A la différence de Pékin, Almaty manque d’expérience dans la course à l’organisation des Jeux olympiques. Est-ce un handicap? Je ne crois pas. Cette candidature est ma première, mais Almaty avait postulé aux Jeux d’hiver 2014. Elle n’avait pas été plus loin que le stade de ville requérante. Elle a également organisé les Jeux asiatiques en 2011. Nous avançons pas à pas. Chaque étape est pour nous un challenge.

Avec un seul adversaire, Pékin, la course aux Jeux est-elle très différente du scénario initial? Nous savons qu’il n’y aura qu’un seul tour de scrutin le 31 juillet à Kuala Lumpur. Et, pour être honnête, il aurait été plus facile pour nous de devoir faire face à plusieurs rivaux. Mais nous sommes très fiers que les deux candidatures soient issues du continent asiatique.

Lors de la visite de la commission d’évaluation, en février dernier, l’absence à Almaty du chef de l’Etat et du Premier ministre a été relevée par les observateurs. Elle a même pu laisser croire que la candidature ne bénéficiait pas du soutien des autorités politiques… C’est faux, bien sûr. Le président du Kazakhstan était en voyage à l’étranger au moment de la visite du CIO. Et il est écrit dans notre constitution que le Premier ministre doit rester dans la capitale en cas d’absence du chef de l’Etat. Leur soutien est total. Ils ont signé tous les documents exigés par le CIO aux villes candidates. Mais il ne serait ni utile ni opportun que le président du pays répète toutes les semaines qu’il soutient la candidature d’Almaty 2022.

Le président sera-t-il présent à Kuala Lumpur, le 31 juillet? Oui. Il est aujourd’hui prévu qu’il accompagne la délégation d’Almaty 2022.