L’heure est à l’appel aux candidatures pour le comité d’organisation des Jeux d’été en 2020 à Tokyo. Mais, nouveauté, il concerne cette fois les fédérations internationales. Les Japonais ont ouvert très officiellement la procédure de sélection pour l’ajout d’une ou plusieurs épreuves qui pourraient intégrer en 2020 le programme olympique. Une conséquence directe de l’adoption par le CIO, en décembre dernier, des résolutions de l’Agenda 2020. En premier lieu la décision prise par son Assemblée générale d’instaurer plus de souplesse dans le programme des Jeux.
La procédure se veut « transparente », promettent les Japonais. Elle devrait l’être. Mais elle s’annonce longue et, avouons-le, un tantinet complexe. Elle se déroulera en deux phases. La première a débuté vendredi 8 mai. La seconde prendra fin le 30 septembre 2015.
La première phase a pris la forme d’un formulaire envoyé aux fédérations internationales reconnues par le CIO mais dont le sport n’est pas inscrit au programme des Jeux de Tokyo. Au total, le CIO en recense 33. A chacune d’elles, le comité d’organisation des JO de 2020 a adressé un formulaire accompagné d’un questionnaire. Les requérantes auront jusqu’au 8 juin pour le remplir et le renvoyer.
Un panel de dix personnes, toutes japonaises (dont Koji Murofushi, le directeur des sports de Tokyo 2020, Toshiro Muto, le directeur général de Tokyo 2020, et Tsuyoshi Akiyama, le vice-gouverneur de Tokyo), étudiera ensuite « minutieusement » les dossiers renvoyés. Il procédera à une pré-sélection. Les heureux élus seront informés au plus tard le 22 juin.
La phase 2 débutera en juillet 2015. Les Fédérations internationales seront invitées à fournir au panel formé par Tokyo 2020 des informations dites « complémentaires » sur les épreuves qu’elles espèrent voir rejoindre les Jeux. Leurs représentants devront ensuite se rendre dans la capitale japonaise, au mois d’août 2015, pour une présentation très formelle de leur candidature. Le panel rédigera alors une recommandation, qui sera transmise au comité d’organisation des Jeux de 2020. Ce dernier s’est donné jusqu’au 30 septembre 2015 pour faire son choix.
Reste l’essentiel: la décision finale. On s’en doutait: elle n’appartiendra pas à l’équipe de Tokyo 2020, mais au CIO en personne. Les Japonais se contenteront de proposer un ou plusieurs nouveaux sports, mais il reviendra aux membres du CIO de trancher, en août 2016, pendant la 129ème session de l’organisation olympique, prévue pendant les Jeux de Rio.
Quels seront les sports proposés? A ce stade du processus, difficile de répondre avec certitude. Le base-ball et son pendant féminin, écartés des Jeux après Pékin en 2008, font figure de favoris. Leur popularité est telle, au Japon, qu’on imagine mal le « panel » en question se priver du plaisir de stades pleins aux Jeux de Tokyo. Mais le karaté, le skateboard, le surf et le squash se présentent également comme de sérieux postulants. Même chose pour l’escalade et le rolleur, deux disciplines retenues en 2013 dans la short-list des candidats aux Jeux. Beaucoup de candidats, peu d’élus. Et une question, décisive: comment le CIO s’y prendra-t-il pour faire de la place à ces nouveaux venus, sans augmenter le nombre de sports et d’athlètes? Pas simple. Pas simple du tout.