Paradoxe. Au moment où seulement deux villes, Almaty et Pékin, bataillent pour l’accueil des Jeux d’hiver en 2022, les anneaux olympiques n’ont jamais fait autant d’envieux. Les organisateurs des JO d’été à Tokyo en 2020 ont communiqué, ce vendredi 12 juin, la liste des fédérations internationales ayant postulé très officiellement à l’entrée dans le programme. Elles sont vingt-six. Un record.
Le CIO en a décidé ainsi lors de son assemblée générale du mois de décembre dernier, à Monaco: le pays-hôte des Jeux pourra désormais proposer un ou plusieurs nouveaux sports à inclure au programme. Une initiative placée en bonne position parmi les 40 résolutions de l’Agenda 2020. Et censée débuter précisément en 2020, à l’occasion des Jeux d’été à Tokyo.
Les organisateurs japonais ont ouvert l’appel à candidatures le 8 mai dernier. Ils l’ont refermé trente jours plus tard. Dans l’intervalle, les dossiers ont surgi d’un peu partout, pour composer finalement une liste très disparate de 26 fédérations internationales ayant postulé à un strapontin dans le théâtre olympique. Certaine étaient attendues, comme le baseball/softball, le karaté, le squash, le roller, le surf ou l’escalade. Pour d’autres, la surprise est réelle. A commencer par la présence, dans la liste des candidats, du frisbee (?), du floorball (??), du bridge (???), ou encore de la lutte à la corde (????).
Le comité d’organisation de Tokyo en a publié la liste complète, ce vendredi 12 juin, classant très diplomatiquement les fédérations internationales par ordre alphabétique:
1. Fédération Aéronautique Internationale (FAI) 2. Confédération mondiale de baseball et softball (WBSC) 3. Confédération mondiale de billard (WCBS) 4. Confédération Mondiale des Sports de Boules (CMSB) 5. Fédération mondiale de bowling (WB) 6. Fédération mondiale de bridge (WBF) 7. Fédération internationale de course d’orientation (IOF) 8. Fédération mondiale de danse sportive (WDSF) 9. Fédération mondiale de frisbee (WFDF) 10. Fédération Internationale des Échecs (FIDE) 11. Fédération internationale d’escalade sportive (IFSC) 12. Fédération internationale de floorball (IFF) 13. Fédération internationale de football américain (IFAF) 14. Fédération mondiale de karaté (WKF) 15. Fédération internationale de korfball (IKF) 16. Fédération internationale de lutte à la corde (TWIF) 17. Fédération internationale de netball (INF) 18. Fédération internationale de polo (FIP) 19. Fédération internationale de racquetball (IRF) 20. Fédération Internationale de Roller Sports (FIRS) 21. Fédération internationale de ski nautique et de wakeboard (IWWF) 22. Fédération mondiale de squash (WSF) 23. Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques (CMAS). 24. Fédération internationale de sumo (IFS) 25. Fédération internationale de surf (ISA) 26. Fédération internationale de wushu (IWUF).
Un groupe de dirigeants et d’experts, tous japonais, doit maintenant se pencher sur cette improbable liste de candidats, pour en extraire une poignée de noms. Une short-list sera communiquée le 22 juin 2015. Les finalistes seront invités à Tokyo, pour une présentation très formelle au cours du mois d’août. Le comité d’organisation des Jeux de Tokyo en proposera un ou plusieurs au CIO le 30 septembre 2015. Il reviendra à l’assemblée générale de l’institution olympique de prendre une décision finale, en août 2016, à l’occasion de la session prévue en marge des Jeux de Rio.
Le choix s’annonce complexe. Mais les Japonais ont préparé le terrain en établissant plusieurs critères:
– La ou les épreuve(s) supplémentaire(s) seront utiles à la promotion du Mouvement Olympique et de ses valeurs, notamment auprès de la jeunesse.
– La ou les épreuve(s) supplémentaire(s) bénéficieront aux Jeux par leur popularité auprès des Japonais et de nouveaux publics à travers le monde, en accord avec la Vision de Tokyo 2020.
– La procédure de sélection sera transparente et juste.
A la lecture de ces critères de choix, il n’est pas difficile de présager que la danse sportive, le bridge, la course d’orientation, le korfball ou la lutte la corde auront du mal à sortir en tête. A l’inverse, le baseball/softball (notre photo), le karaté, voire le sumo, le surf ou le squash, possèdent leurs chances. Yoshiro Mori, le patron de Tokyo 2020, l’a admis ce vendredi 12 juin en conférence de presse: « Certains de ces sports ne sont même pas pratiqués au Japon. Il semble difficile, dans un tel contexte, de dépenser beaucoup d’argent pour construire à leur intention des sites de compétition. » Logique.