Le concept est novateur. Audacieux, ont suggéré les sceptiques. A Bakou, aux Jeux Européens, les interviews des athlètes, après les épreuves, se déroulent en I-Zone. Une salle aux dimensions variables, selon la discipline et son impact médiatique, mais au fonctionnement commun à tous les sites. Les journalistes y rencontrent les compétiteurs, dans un confort et des conditions de travail très supérieurs aux traditionnelles zones mixtes.
L’idée de la I-Zone est venue de Jayne Pearce, la responsable des opérations médias des Jeux Européens de Bakou. La Britannique, passée notamment par Sydney 2000 et Londres 2012, a imaginé un lieu où les interviews pourraient se dérouler au calme, loin du bruit et de la bousculade des zones mixtes. Le résultat se révèle à la hauteur. « Les athlètes sont ravis, les entraîneurs aussi, explique Jayne Pearce. A ce jour, tous les retours des médias sont positifs, surtout ceux des chaînes de télévision non détentrices des droits de l’événement. »
Mercredi 17 juin, après six jours de compétition, les organisateurs des Jeux avaient comptabilisé 1380 interviews réalisées en I-Zone. Dans tous les cas, il est demandé au(x) journaliste(s) de faire une demande écrite, sur un formulaire type, disponible en I-Zone ou dans les centres de presse. Une demande qui peut être effectuée immédiatement après la fin d’un match ou d’une épreuve. Une équipe de volontaires part alors à la recherche de l’athlète, pour le conduire en zone d’interview.
Pour les compétiteurs, cette nouveauté présente un intérêt majeur: ils peuvent s’asseoir pendant l’interview, et répondre à toutes les demandes en une fois. « Ils jouent presque tous le jeu », avance Jayne Pearce.
A Bakou, la délégation allemande a déjà fait savoir qu’elle appréciait la nouveauté. Et même suggéré de la dupliquer dans les autres grandes compétitions internationales, jusqu’aux Jeux olympiques. L’attaché de presse de l’équipe du Portugal a pris l’habitude, depuis le début des Jeux Européens, de faire venir dans la I-Zone installée au village des athlète un compétiteur par jour, pour y rencontrer les neuf journalistes portugais présents à Bakou.
A Crystal Hall, le très imposant site de compétitions utilisé pour le volley-ball, la boxe et le taekwondo, les médias se sont plaints d’une I-Zone située trop loin du centre de presse. Elle a été déplacée.