Huit jours ont passé depuis le début des Jeux Européens à Bakou. Il en reste encore neuf aux organisateurs avant de baisser le rideau, dimanche 28 juin, sur la première édition de l’événement continental. Bilan à mi-parcours: tout baigne.
Les choses avaient pourtant mal commencé. A la veille de l’ouverture, en fin de semaine passée, une navette a fauché trois jeunes Autrichiennes de l’équipe de natation synchronisée, dans le village des athlètes. La plus sérieusement touchée a été prise en charge immédiatement par les autorités du pays, rapatriée d’urgence dans l’un des avions personnels du chef de l’Etat et opérée en Autriche. Le chauffeur du bus aurait confondu les pédales de frein et d’accélérateur. Il dort aujourd’hui en prison.
Depuis, une cérémonie d’ouverture au coût astronomique de 84 millions d’euros (chiffre annoncé par une source digne de foi, le ministre des Sports, Azad Rahimov) a joliment lancé la mécanique. La suite n’a déçu personne. Le grand calme, au bon sens du terme.
Les transports? Fluides. Certes, les organisateurs ont eu l’étrange idée d’étirer à plaisir le parcours des bus reliant les villages athlètes et médias aux différents sites de compétition. Résultat: trois bons quarts-d’heure sont nécessaires pour effectuer un trajet habituellement couvert en 15 minutes. Mais les navettes roulent comme dans un rêve, sur leur voie olympique, sans un arrêt. Précision: elles sont précédées d’une voiture de police au gyrophare allumé. Classe.
Les volontaires? Une armée de 10.000 jeunes Azerbaïdjanais souriants et aux petits soins, habillés de l’uniforme officiel, un polo bleu lavande (notre photo). Simon Clegg, le boss des Jeux, et toute son équipe, portent le même. Surprise: ces volontaires parlent, pour l’essentiel, un anglais quasi parfait.
Les compétitions? D’un niveau inégal. Mais on s’y attendait. La lutte, le taekwondo, la boxe, le karaté, ont été excellents. Le tennis de table, l’un des rares sports à distribuer un billet direct pour les Jeux de Rio en 2016, a été marqué par une finale du simple messieurs entre les deux meilleurs joueurs d’Europe, l’Allemand Dimitrij Ovtcharov et le Biélorusse Vladimir Samsonov. Solide. Rien à redire.
L’athlétisme et la natation s’annoncent moins bien. On s’y attendait, là aussi. Mais le judo, en fin de semaine, devrait remonter largement le cursus. Les Jeux de Bakou ont été choisis pour accueillir les championnats d’Europe de la discipline. Une concordance des deux événements qui pourrait, nous dit-on, se multiplier dans les prochaines éditions. A voir.
Au classement des médailles, la Russie mène la course, avec 49 places sur le podium, dont 27 titres. L’Azerbaïdjan pointe au deuxième rang: 30 médailles, dont 13 en or. Le pays se pince pour y croire. Les organisateurs, eux, se frottent les mains. Quitte à payer aussi cher, autant s’offrir l’émotion d’entendre ici ou là l’hymne national.
Simon Clegg, le patron du comité d’organisation, se plie tous les matins au rituel de la conférence de presse. Au Hilton, s’il vous plait. L’exercice pourrait se révéler incertain, face à des médias étrangers en quête d’un os à ronger. Mais, là aussi, le calme règne. Seul sujet « croustillant »: l’affluence dans les tribunes. Jour après jour, Simon Clegg énonce ses chiffres, très respectables: plus de 30.000 spectateurs pour la journée du jeudi 18 juin, avec un taux d’occupation des sites de 74%. « Mais les images des télévisions montrent régulièrement de nombreux sièges vides », rétorquent les reporters. Vrai. « En effet, nous avons pu constater que les spectateurs ne restent pas tous du début à la fin d’une session, explique posément Simon Clegg. Mais nous ne pouvons pas faire grand-chose contre cela. Nous n’avons pas prévu un système d’échange des billets à la sortie des sites. »
Jusqu’ici, tout baigne.