Paris doit annoncer ce mardi 23 juin, journée olympique mondiale, sa candidature aux Jeux d’été en 2024. Une annonce délivrée aux alentours de midi, depuis le siège du Comité national olympique (CNOSF). Un peu plus tôt dans la matinée, les porteurs du projet auront reçu un à un les représentants des villes en course pour les épreuves de voile du dispositif parisien. Six dossiers sont en lice: Brest, Hyères, La Rochelle, Le Havre, Marseille et le département du Morbihan. La candidature du Havre, la plus proche de la capitale, apparaît comme l’une des plus abouties. Edouard Philippe, le maire (Les Républicains) de la ville normande, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Pourquoi la ville du Havre souhaite-t-elle accueillir les épreuves de voile du projet olympique de Paris ?
Edouard Philippe: Le Havre possède une très longue histoire olympique. Son port avait reçu les régates aux Jeux de Paris en 1900 et 1924. Avant cela, la ville avait accueilli le Congrès du CIO en 1897. Pierre de Coubertin était normand, il avait l’habitude de parler du Havre comme de sa ville de cœur. Mais la tradition n’explique pas tout. Le Havre est le port de Paris. Il a été construit pour cela, en bout de Seine, « au bout de la rue ». Surtout, nous nous sommes lancés au cours de ces dernières années dans une politique résolue de développement du nautisme. La ville compte 1300 anneaux. Elle détient le record de licenciés à la Fédération française de voile. Elle possède, enfin, une grande tradition de compétitions nautiques, la plus connue étant la Transat Jacques Vabre.
Quels sont les atouts du Havre pour convaincre l’équipe de Paris 2024?
Ils sont nombreux. La proximité de Paris, d’abord, à seulement 2 heures. Le cadre, avec des kilomètres de plage, en pleine ville. La présence d’un plan d’eau face auquel nous pourrons installer des tribunes pour 5000 personnes à proximité immédiate des régates olympiques. La possibilité de construire un village des athlètes dans le quartier des Docks, actuellement en pleine rénovation, et lieu de développement du campus universitaire havrais. Un village qui sur l’eau, central et homogène.
A quoi ressemblerait le site de compétition?
Les épreuves se dérouleront sur le terrain de la Société des Régates du Havre, le plus ancien club sportif d’Europe occidentale, créé en 1838. Il bénéficie d’un cadre exceptionnel, pour les compétiteurs comme pour les spectateurs.
L’Agenda 2020 du CIO insiste sur les notions de développement durable, d’héritage et de réduction des coûts. En quoi le projet du Havre s’inscrit-il dans cette démarche?
Sur le développement durable, la réponse ne fait pas de doute. La preuve en est que la dernière édition de la Transat Jacques Vabre, en 2013, a reçu le label d’éco-événement nautique de grande ampleur. En ce qui concerne l’héritage et les coûts, il se trouve que nous sommes en train de travailler à la rénovation des quais et du littoral havrais. Le calendrier de cette candidature est l’occasion de passer à la vitesse supérieure et de donner à ce projet une dimension olympique. Les constructions prévues dans notre dossier se feront, quoi qu’il arrive. Les Jeux de 2024 les accéléreront. Ils laisseront aussi au Havre un héritage durable.
Quels sont aujourd’hui les soutiens du projet olympique du Havre?
Le tissu associatif nous accompagne à fond dans cette entreprise. Et, malgré le calendrier très serré de cet appel à candidatures, nous n’avons eu aucun mal à rassembler la population autour du projet. Politiquement aussi, le dossier fait l’unanimité. Une union totale concrétisée par la présence à nos côtés de Valérie Fourneyron, ancienne maire de Rouen et ministre des Sports, mais aussi de Laurent Beauvais et Nicolas Mayer-Rossignol, les présidents des deux régions normandes. On cherche souvent à opposer Rouen et le Havre mais dans cette candidature les deux villes font cause commune parce que l’ambition olympique havraise c’est l’ambition de toute la Normandie !
La candidature de Paris pour les Jeux de 2024 se veut résolument sportive, portée par le mouvement sportif et par les athlètes. Le projet du Havre peut-il en dire autant?
La candidature du Havre est en appui de celle de Paris et partage les mêmes valeurs. Nous sommes soutenus, depuis l’origine du projet, par deux grands champions, le nageur havrais Hugues Duboscq et le judoka normand David Douillet. Les marins, pour l’instant, préfèrent ne pas se prononcer et je le comprends tout à fait. Mais tous ceux qui ont déjà participé à la Transat Jacques Vabre ont conservé un souvenir fort et ému du Havre, de son ambiance, de son port et de son plan d’eau.