C’est fait. Enfin. Paris a lancé très officiellement sa candidature, ce mardi 23 juin, au siège du CNOSF. La capitale française l’a fait à l’heure du déjeuner, dans une certaine pagaille, mais avec une ambiance gentiment conviviale. L’honneur de l’annonce a été laissé à Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë. Un signe fort. La marque d’un dossier qui se veut, cette fois, porté par les athlètes.
Pour l’occasion, le CNOSF avait convié le banc et l’arrière banc du sport français. Une impressionnante galerie de champions olympiques ou mondiaux, depuis l’ex ministre des Sports, Alain Calmat, jusqu’à Renaud Lavillenie et Teddy Riner, en passant par Marie-José Pérec, Jean-Christophe Rolland, Pierre Durand et Marion Bartoli. Impossible de tous les citer. Et à peine moins difficile de mettre un nom sur chaque visage. Citons, en vrac, Guy Forget et Edgar Grospiron, Laura Flessel, Christophe Lemaître, Christine Arron, Stéphane Diagana, Jean-François Lamour, Jean-Philippe Gatien, Pascal Gentil, Nicolas Batum, Richard Dacoury et Frantz Granvorka. Peu d’absents notables.
Les rares « excusés » avaient pris le temps d’enregistrer une vidéo d’encouragement, à l’image de Tony Parker, Martin Fourcade et Jo-Wilfried Tsonga. Preuve d’une union sans faille, la présence dans l’assistance d’une ribambelle de grands noms des sports d’hiver, comme Jason Lamy-Chappuis et Jean-Pierre Vidal, pas directement concernés mais droits dans leurs bottes au moment de la photo de famille.
Invitée à avancer d’un pas au moment des prises de parole, Marie-José Pérec a parlé de la jeunesse. Renaud Lavillenie a évoqué « un gros défi et une belle ambition. » Teddy Riner a joué les amuseurs publics. Laura Flessel a osé quelques mots. Classique mais bien réalisé.
Les sportifs avaient pour mission de monopoliser les premiers rangs. Ils ont fait le boulot. Les politiques, eux, avaient été priés de rester un rang en arrière. Ils se sont exécutés, sagement, sans se laisser aller à une tentation naturelle de donner leur point de vue. Seule Anne Hidalgo, la maire de Paris, avait été autorisée à prendre la parole. Elle a fait court. Sympa.
Paris est candidate aux Jeux de 2024. Officiellement. Un 23 juin, journée olympique mondiale, 121 ans au jour près après la naissance du CIO. Le début d’une longue et patiente campagne qui devrait l’amener à Lima, fin juillet 2017, devant l’ensemble des membres du CIO. La précédente tentative française, pour les Jeux de 2012, avait terminé le nez dans le gazon. La faute aux politiques, trop présents et trop visibles, avait-on alors analysé. Cette fois, les sportifs joueront les premiers rôles. Au moins en apparence. Un bon début.