Heureux hasard du calendrier. La France accueillera sur le lac savoyard d’Aiguebelette, du 30 août au 6 septembre 2015, l’un des derniers grands événements internationaux avant le dépôt des candidatures aux Jeux d’été en 2024: les championnats du monde d’aviron. Un rendez-vous sportif majeur, organisé dans un cadre sublime, doublé d’une opportunité de promotion du dossier de Paris 2024. Une aubaine pour la candidature parisienne. Jean-Jacques Mulot, le président de la Fédération française d’aviron (FFA), a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Qu’attendez-vous des championnats du monde d’aviron 2015 à Aiguebelette?
Jean-Jacques Mulot: Ces championnats du monde représentent un enjeu tout à la fois populaire et sportif. Sur le plan sportif, ils constituent une étape décisive sur la route des Jeux de Rio, puisque 85% des quotas olympiques seront distribués à Aiguebelette. Le reliquat sera mis en jeu lors d’une régate de qualification organisée en 2016 à Poznan. Nous attendons plus de 80 pays aux championnats du monde, ce qui devrait représenter un nouveau record de participation pour l’événement planétaire. Nous espérons aussi profiter de l’impact de ces Mondiaux pour développer la pratique de l’aviron. La Fédération recense actuellement environ 45.000 licenciés, en hausse de plus ou moins 5% par an. L’effet Aiguebelette pourrait accélérer cette progression.
Les Mondiaux d’aviron peuvent-ils être un événement populaire?
Nous attendons plus de 30.000 spectateurs pour l’ensemble de la compétition. Nous avons fait le choix, avec l’équipe de Savoie Mont-Blanc en charge de l’organisation, de la gratuité des places. Une formule qui avait rencontré un certain succès aux championnats du monde de ski alpin à Val d’Isère en 2009. La seule exception à cette politique sera une tribune de 2500 places installée près la ligne d’arrivée. Les places y sont vendues 150 euros pour toute la compétition, ou 120 euros pour les quatre journées de finales.
Quel est le budget des championnats du monde?
Il s’élève à 8 à 9 millions d’euros, dont 1 million dédié à l’organisation de la Coupe du Monde 2014 sur ce même lac d’Aiguebelette, qui servait un peu de répétition générale.
La préparation de l’événement a longtemps été perturbée par l’hostilité de certaines associations de protection de l’environnement. Peuvent-elles menacer son déroulement?
Non. La situation est désormais beaucoup plus calme. Vendredi dernier, les comptes de l’organisation ont été votés à l’unanimité moins une voix. Le représentant de l’association de protection de l’environnement a voté pour. Mais il est important de préciser que les écolos n’ont jamais rien eu contre les Mondiaux d’aviron. Ils militaient seulement pour que le site redevienne comme avant, une fois l’événement terminé.
Les Mondiaux d’aviron sont situés à une dizaine de jours de la date du dépôt des candidatures pour les Jeux de 2024. Porteront-ils la marque de Paris 2024?
Oui et non. Nous avons invité les principaux porteurs du projet de Paris 2024: Denis Masseglia, Bernard Lapasset, Etienne Thobois, Guy Drut, Tony Estanguet… Et je crois savoir que la FISA a invité ses membres du CIO, Denis Oswald et Anita DeFrantz. Nous allons faire en sorte, avec ces championnats du monde, de montrer que la France sait non seulement gagner, mais aussi parfaitement organiser les plus grands événements sportifs internationaux. Mais la présence de la candidature de Paris ne sera pas visible sous la forme d’un stand, par exemple. Nous n’en avons pas le droit.
Avez-vous déjà en tête une prochaine candidature à l’accueil d’un autre événement international?
Nous envisageons de postuler au championnats d’Europe, juniors ou seniors. Ils pourraient se tenir à Aiguebelette, bien sûr, mais aussi sur deux autres bassins plus récents, Libourne ou Gravelines.
Le dossier de Paris 2024 prévoit les épreuves d’aviron et de canoë-kayak à Vaires-sur-Marne. A ce jour, où en est l’état d’avancement de ce site?
Les études avancent bien, les réunions sont fréquentes, mais les travaux n’ont pas débuté. Le projet Vaires-sur-Marne figurait dans le dossier de Paris 2012. Après la victoire de Londres, il avait été dit que le site serait finalisé. La Région manifeste actuellement une vraie volonté de le relancer, notamment Francis Parny, le vice-président chargé des sports. Le bassin de Vaires-sur-Marne se fera, c’est une certitude.