François Hollande n’a jamais caché son enthousiasme pour le projet olympique de Paris. Il a été l’un des premiers, dans la classe politique française, à l’évoquer publiquement. L’un des premiers, également, à en discuter de vive voix avec Thomas Bach, le président du CIO, à l’occasion du dernier Sommet de la Francophonie à Dakar. Mardi 14 juillet, le chef de l’Etat a pu en remettre une couche sans craindre la faute diplomatique ou l’erreur stratégique. Comme annoncé depuis plusieurs semaines, les cérémonies de célébration de la Fête Nationale ont été marquées, à Paris, par la candidature aux Jeux de 2024. François Hollande y a joué le premier rôle. Normal. Et partagé la fête avec les sportifs. Bien vu.
Dans les faits, rien de très spectaculaire. Une centaine de sportifs français a été rassemblée pour la circonstance, afin de répondre à l’invitation de François Hollande dans un vaste salon de l’Elysée. Parmi eux, des personnalités aussi diverses que les athlètes Marie-José Pérec, Christine Arron et Jimmy Vicaut, le rugbyman Thierry Dusautoir, l’escrimeur Brice Guyart, le patineur Philippe Candeloro…
Selon ce dernier, François Hollande a su se montrer à la hauteur de sa tâche. « Le message du président de la République a été fort, sympathique, a confié Philippe Candeloro à BFMTV. C’est quelqu’un qui sait réunir ses troupes. Il a été étonné de voir autant de sportifs parce que ce n’est pas une période facile pour nous réunir tous. Je pense que la candidature a porté ses fruits depuis le 23 juin. Là, on va être vraiment en attente sur les deux prochaines années. »
Après l’heure du discours, prononcé par le chef de l’Etat sans la moindre note, selon les témoins de la scène, la troupe de champions a pris la direction d’un grand hôtel parisien, pour y écouter Bernard Lapasset et Tony Estanguet, les deux patrons de Paris 2024, expliquer le rôle de chacun dans les mois à venir. La soirée s’est terminée au Palais de Chaillot pour assister au feu d’artifice du 14 juillet.
Une journée rondement menée, où sportifs et politiques ont joué leur partition sans fausse note, les premiers placés en tête de cortège, les seconds restant sagement dans l’ombre. « La candidature des athlètes », répètent comme un refrain les porteurs du projet. Un mot d’ordre jusqu’à maintenant parfaitement respecté.
Seule fausse note, relevée par RMC Sport: l’absence de l’aile droite du mouvement sportif français. David Douillet et Jean-François Lamour, tous deux champions olympiques, mais étiquetés chez Les Républicains, n’étaient pas présents à l’Elysée mardi après-midi. Ils n’auraient pas été invités. Pas cool.
Autre absence remarquée, celle de Denis Masseglia. Mais le président du CNOSF avait une bonne excuse: il se trouvait au même moment à Rio de Janeiro pour donner à la future ville olympique une touche française en ce jour de « Bastille Day ». Accompagné de l’ex volleyeuse Victoria Ravva et du champion olympique d’équitation Pierre Durand, Denis Masseglia s’est rendu à la Sociedade Hipica Basileira, où sera installé en août 2016 le Club France des Jeux olympiques.
En début de soirée, le Christ Rédempteur qui domine la baie de Rio, depuis le sommet de la colline du Corcovado, a été illuminé aux couleurs françaises. Classe. Pas question, pour autant, de glisser la moindre référence à Paris 2024. Trop tôt. Mais Pierre Durand l’a expliqué à l’AFP: « A partir du moment où Paris est candidate pour 2024, rien n’est anodin, il ne faut pas se le cacher. Ce club France sera bien sûr en 2016 un outil important de promotion, de communication et de lobbying pour la candidature. Nous y recevrons sans doute des membres du Comité olympique, et après tout, ce sont eux qui in fine mettront leur bulletin dans l’urne. »