Les Italiens ont compris tout le sens des résolutions de l’Agenda 2020 du CIO. Et ils comptent bien en faire la clef de voûte de la candidature de Rome pour les Jeux de 2024. Une délégation du projet olympique romain s’est rendue à Lausanne, jeudi 16 juillet, dans le cadre de la phase d’invitation des villes candidates. Une visite d’une journée, consacrée pour l’essentiel à présenter aux directeurs du CIO le dispositif italien. Avec un mot d’ordre: faire du neuf avec du vieux.
Conduite par Ignazio Marino, le maire de Rome, l’équipe italienne comptait notamment dans ses rangs le secrétaire du Premier ministre, Claudio De Vincenti, et la directrice du comité de candidature, Claudia Bugno. Tous ont tenu le même langage, censé résonner aux oreilles du CIO comme une douce musique: pas question de se lancer dans des constructions pharaoniques, utilisons les sites de compétition déjà existants. Une politique ainsi résumée par Ignazio Marino: « Nous n’allons pas construire des cathédrales dans le désert, mais développer les installations que nous possédons déjà. »
Conséquence: le dispositif olympique de Rome 2024 ressemble comme un frère à celui des JO de 1960 organisés dans la capitale italienne. Le coeur des Jeux devrait battre au Foro Italico, sorte de parc olympique où se dressent le stade d’athlétisme, la piscine et le complexe de tennis. Un ensemble d’équipements régulièrement utilisés pour les compétitions majeures organisées à Rome, dont l’Open de tennis ou les Mondiaux de natation en 1994 et 2009.
Pour le reste, le projet romain entend profiter de la candidature olympique pour accélérer enfin le développement du projet « Tor Vergata », le nom de l’université de Rome. Ce vaste complexe avait été imaginé pour recevoir, entre autres, les championnats du monde de natation en 2009. Mais un retard dans son financement avait ralenti les travaux, jusqu’à forcer les Italiens à déplacer l’événement aquatique au Foro Italico.
L’équipe de Rome 2024 a profité de sa présence à Lausanne, jeudi, pour le répéter comme un refrain: les Jeux d’été pourraient laisser dans la capitale italienne un héritage durable, en permettant notamment de finaliser cet ambitieux projet et de réaliser certains équipements. Parmi eux, la construction d’un vélodrome et d’un bassin d’aviron, deux sites encore absents du dispositif olympique.
Côté budget, le projet italien respecte la même tendance. Sans tomber dans l’excès du low-cost, les porteurs de la candidature envisagent une enveloppe globale de 6 milliards d’euros. Claudia Bugno l’a expliqué au CIO: elle serait alimentée par des fonds publics et des investissements privés. Les Italiens ont tout compris, semble-t-il, des nouvelles attentes du CIO. Mais ils ne sont pas les seuls.