Et si Toronto se lançait dans la course aux Jeux d’été en 2024? L’idée était en l’air, dans la ville canadienne, avant même le début des Jeux Panaméricains 2015. Elle prend jour après jour un peu plus d’épaisseur depuis l’ouverture, le 10 juillet, de l’événement continental.
Dernière preuve, les propos de John Tory, le maire de Toronto, à l’occasion d’un petit-déjeuner organisé le 21 juillet par l’AIPS. Interrogé sur les projets sportifs de sa ville, l’ancien journaliste s’est bien gardé d’évoquer directement les Jeux de 2024, mais il n’a pas fait mystère de son ambition olympique. « Les Jeux Panaméricains nous ont conduits à réaliser d’excellents investissements dans des quartiers nouveaux et des équipements sportifs durables, a expliqué John Tory. La réputation de notre ville en sort grandie. Pour Toronto, se porter candidate à des événements sportifs internationaux, petits ou grands, constitue une priorité. Cela permet de nous positionner sur la carte du monde. »
Pas question, pour autant, de brûler les étapes. John Tory l’a répété: une future candidature olympique doit s’appuyer sur des Jeux Panaméricains bouclés sans une ombre au tableau. L’événement se termine le 26 juillet. « Nous devrons en faire un bilan précis avant d’aller plus loin », précise le maire. Mais l’expérience semble déjà jugée très concluante. John Tory insiste: « Le plus important, pour Toronto, a été de pouvoir réunir des milliers de volontaires, de construire des équipements dans les temps et dans le budget, et enfin de monter un show à la hauteur des attentes. Une expérience qui nous servira à tous pour des projets futurs. »
Premier supporteur d’une candidature de Toronto, Marcel Aubut joue lui aussi la prudence. Le président du comité olympique canadien, membre de l’AFCNO, avait promis de ne pas évoquer les Jeux de 2024 pendant les Jeux Panaméricains. Il a tenu parole. Mais le dirigeant francophone n’a jamais fait mystère de son enthousiasme pour le projet. Selon lui, le timing pourrait être favorable à une candidature canadienne, quatre ans après les JO de Tokyo. Une opportunité d’autant plus réelle que le dossier américain, présenté par Boston, prend l’eau de toutes parts. « Mais il revient au maire de prendre la décision », martèle Marcel Aubut.
« Si nous faisons du bon travail, nous aurons la possibilité d’avoir les Jeux olympiques », a résumé David Peterson, le patron du comité d’organisation des Jeux Panaméricains. A quelques jours de la fermeture, l’événement se présente comme un beau succès. Mais les Canadiens veulent se laisser le temps d’en mesurer l’impact.
A Toronto, le coût d’une candidature olympique est estimé à environ 50 millions de dollars canadiens, soit 35 millions d’euros. La plupart des infrastructures existe déjà. Il faudrait seulement construire un stade aux standards des cérémonies et des épreuves d’athlétisme.
Toronto a tenté deux fois sa chance dans la course aux Jeux d’été. Une première fois en 1996, mais la ville avait été battue par Atlanta. Une seconde pour les JO de 2008, où sa mission paraissait impossible face à Pékin. La presse canadienne l’a rappelé peu avant le début des Jeux Panaméricains: cette deuxième tentative avait été sérieusement compromise par l’ex-maire Mel Lastman. L’élu avait en effet déclaré qu’il ne voulait pas se rendre au Kenya pour y assurer la promotion de la candidature de Toronto, parce qu’il craignait de finir dans la marmite de cannibales.