Fin du (faux) suspense. Michel Platini, le boss de l’UEFA, a annoncé mercredi sa candidature à la présidence de la FIFA. Sur le fond, l’annonce n’a surpris personne. Tout le monde savait l’ancien numéro 10 en « pleine réflexion ». Ses proches avaient assuré, en début de semaine, qu’il était prêt à se lancer. Sur la forme, l’annonce peut étonner. Michel Platini a pris sa plus belle plume pour écrire une lettre aux 209 fédérations nationales membres de la FIFA. Un courrier que l’UEFA a rendu public en début d’après-midi.
« C’était une décision à prendre très personnelle, et je l’ai abordée avec beaucoup de soin : il s’agissait de savoir si mon propre futur pouvait se confondre avec celui du football, a écrit Michel Platini. J’ai été aussi guidé par l’estime, le soutien et les encouragements que beaucoup d’entre vous m’ont témoignés. Il y a des moments où vous devez prendre votre destin en mains. Je suis arrivé à l’un de ces moments décisifs. »
Inutile de savoir lire entre les lignes pour comprendre, à la teneur des propos du Français, que Michel Platini se serait bien passé d’un tel défi. L’UEFA lui suffisait, au moins pour l’instant. Il y serait bien resté pour un nouveau mandat, avant de se déplacer vers la FIFA en 2019. Mais la violence de la crise qui secoue le monde du football, et la démission de Sepp Blatter, lui ont forcé le main. Michel Platini prend donc son « destin en mains », comme il l’a écrit à ses futurs électeurs. Une décision qu’il semble avoir prise un peu malgré lui, forcé par les circonstances, contraint par la situation.
Tout juste candidat, le Français s’impose déjà comme l’immense favori. Ses adversaires, le Jordanien Ali bin Al-Hussein, le Brésilien Zico, le Libérien Musa Bility, ne devraient pas peser lourd. La piste Maradona semble trop farfelue pour être prise au sérieux. Le Sud-Coréen Chung Moon-joon, patron du groupe Hyundai, pourrait s’avérer plus coriace. Il a assuré ce jeudi 30 juillet à l’agence Reuters qu’il allait se porter candidat, précisant qu’il attendrait le mois prochain pour en faire l’annonce officielle. Une déclaration que ce milliardaire, ancien vice-président de la FIFA, entend prononcer depuis l’Europe. Sa candidature pourrait priver Michel Platini de certaines voix de l’Association asiatique de football (AFC).
A peine connue la décision de Michel Platini de se lancer dans la course, le président de la Fédération anglaise, Greg Dyke, l’a adoubé les yeux fermés. « Nous soutenons la candidature de Michel Platini, a avancé le Britannique. Nous avons de bons rapports avec lui. Nous n’avons pas encore lu son programme, mais nous pensons qu’il est déterminé à engager le processus de réformes. »
Même enthousiasme sans condition chez le Suisse Michel Zen Ruffinen, l’ancien secrétaire général de la FIFA. « Michel Platini est l’une des personnes les plus aptes à redonner la crédibilité » au monde du football, estime-t-il. Le monde lui tend les bras. L’élection, prévue le 26 février prochain, semble presque jouée d’avance.