La campagne pour l’élection à la présidence de la FIFA ne fait que commencer. Elle sera longue. Elle pourrait être mouvementée. Mais Michel Platini, le patron de l’UEFA, candidat déclaré à la succession de Sepp Blatter, pourrait bien s’y sentir rapidement très esseulé. En l’espace de quelques poignées d’heures, ces derniers jours, sa cote a encore grimpé de plusieurs crans. Et le paysage s’est largement éclairci autour du dirigeant français.
Première bonne nouvelle pour Michel Platini: la décision de la Confédération africaine de football (CAF) de ne pas soutenir le candidat du continent, le Libérien Musa Bility. Le comité exécutif de la CAF s’est prononcé à l’unanimité pour un refus de lui accorder son soutien. La Confédération l’a expliqué dans un communiqué: « Après un échange fraternel, empreint de sincérité et de cordialité, le Comité exécutif de la CAF a décidé, à l’unanimité, de ne pas apporter à Monsieur Musa Bility le soutien sollicité. »
Un sale coup pour le candidat africain, dont les chances semblent aujourd’hui très réduites, non seulement de l’emporter lors de l’élection à la FIFA, en février prochain, mais aussi de réunir les cinq soutiens nécessaires à sa candidature.
Certes, la CAF précise également, dans son communiqué, ne pas avoir encore fait son choix sur le candidat à adouber. Elle explique vouloir » se donner le temps nécessaire pour étudier toutes les options et se déterminer, afin de préserver les intérêts et l’unité du football africain. » Un nouveau comité exécutif doit se réunir à la fin du mois d’octobre 2015. Il devrait y prendre une décision, l’annoncer et s’y tenir. Il semble probable que ses membres choisissent de rouler pour le patron de l’UEFA.
Autre coup de pouce à la candidature du Français: le président de la Confédération sud-américaine de football, la puissante Conmebol, s’engage à ses côtés et lui assure son soutien. Juan Angel Napout l’a expliqué très clairement à l’AFP: « Nous pensons que Michel Platini réunit les qualités nécessaires pour être un grand président. C’est un homme exceptionnel, un homme qui fera beaucoup de bien au football. Il suffit de regarder son bilan à la tête de l’UEFA ».
Le dirigeant paraguayen mène les affaires du football sud-américain depuis 2014. Il est également vice-président de la FIFA. Un soutien qui pourrait donc peser d’un poids important au moment du décompte des voix.
Avec un tel contexte, le parcours de Michel Platini vers la présidence de la FIFA ressemble de plus en plus à une voie royale. Sur son chemin se dressent encore le Brésilien Zico, mais il peine à rassembler son propre pays autour de son projet, le jeune prince jordanien Ali bin Al-Hussein, nettement battu par Sepp Blatter lors de la dernière élection, au printemps 2015, et le Sud-Coréen Chung Mong-joon, ancien vice-président de la FIFA, dont la candidature devrait être annoncée d’ici une dizaine de jours.
Présenté un peu rapidement comme le rival numéro 1 du Français, Chung Mong-joon possède à la fois l’argent (il dirige le groupe Hyundai), l’influence et un certaine crédibilité. Mais il n’a pas réussi, pour l’instant, à faire le plein des voix en Asie. Fin juillet, la Confédération asiatique de football (AFC) s’est même déclaré officiellement en faveur de Michel Platini. Un comble.